( Crédit photos : © Vincent Gautier et Service Communication )

Du 7 février au 15 mars 2020, l’aumônerie des gens du voyage accueille une statue de Marie en Loire-Atlantique et accompagne sa « visitation » à travers le diocèse. Le Père Christophe Sauvé la transmet, de familles en familles, de Nantes au Cellier et jusqu’à Châteaubriant, de Touvois à Saint-Nazaire, pour des temps de prière et de bénédiction qui rassemblent toutes les générations dans une même ferveur.

L’histoire de la statue de Notre-Dame des Gitans commence comme un miracle. Il y a soixante-dix ans, un voyageur, Émile Delacre, stationnait près de l’église de Tronville-en-Barrois avec sa nombreuse famille. Un camion, dont le chauffeur était ivre, quitta la chaussée et vint percuter la roulotte qui fut écrasée : le pétrole de la lampe se répandit et prit feu. Inexplicablement, toute la famille s’en sortit saine et sauve. Pensant que la Vierge Marie les avait ainsi protégés, Émile Delacre décida d’offrir une statue à l’église devant laquelle ils avaient échappé à la mort. Il en parla à l’abbé André Barthélémy qui voulut d’abord qu’il renonce à son projet ; mais il insista tellement que le « rachail » lui proposa d’offrir une statue portant dans ses mains une reproduction de la roulotte accidentée. C’est Claude Michel, un sculpteur de Thiaucourt (Meurthe-et-Moselle), qui la réalisa. Il représenta la petite verdine (roulotte) posée sur les genoux de la Vierge, maintenue
à la fois par la main maternelle de Marie qui la porte et par la main divine de l’Enfant Jésus qui la bénit. D’autres symboles rappellent la nature chère au coeur des voyageurs : le hérisson, les fleurs des champs et les oiseaux.

Leur choix, inspiré du chapitre VI de Saint Matthieu, invite à la prière ; il nous interroge aussi sur les moyens donnés aux Tsiganes pour continuer à voyager et à stationner aussi librement que les oiseaux du ciel qui volent au gré du vent. Et c’est bien ce chemin du voyage que montre Notre-Dame des Gitans. Après avoir longtemps trôné à la place d’honneur dans la caravane de Yoshka, elle ne s’est en effet jamais vraiment sédentarisée. Si elle a stationné à un moment à Romainville, elle a toujours quitté l’Aumônerie Nationale pour l’accompagner dans de nombreux pèlerinages. C’est d’ailleurs au cours de celui de Pomezia en Italie, en 1965, qu’elle a été couronnée par le Pape Paul VI. Depuis quelques années, ce sont les diverses régions de France qui  l’accueillent pour un an, d’un pèlerinage de Lourdes à l’autre. Notre-Dame des Gitans voyage ainsi avec les familles, de terrains de  stationnement en cités, et de pèlerinages en congrès. Partout où elle passe, elle permet la rencontre, la prière et elle est ainsi Parole d’Évangile pour aujourd’hui.

Veille sur nous sainte Marie, Ô Notre-Dame des Gitans !