En attendant la nouvelle traduction du missel francophone…

Mercredi 12 et jeudi 13 février 2020, une centaine de prêtres du diocèse a participé à la traditionnelle session annuelle proposée par le Service de formation. Quel thème avait été retenu pour cette session 2020 ?

Après la nouvelle traduction des lectionnaires (2015), une nouvelle traduction francophone du missel romain est annoncée pour 2021. Les prêtres ont pris un peu d’avance sur les fidèles pour s’approprier les nouveautés de ce livre liturgique avec lequel ils entretiennent un rapport particulier ; ils en sont les principaux utilisateurs.

Le premier jour de la session, frère Patrick Prétot, moine de l’abbaye de la Pierre-qui-Vire, ancien directeur de l’Institut Supérieur de Liturgie a évoqué la parution de la nouvelle traduction comme un « acte de tradition ». Occasion de parcourir à grandes enjambées l’histoire des rites de la messe latine, depuis les Actes des apôtres jusqu’à la réforme liturgique du concile Vatican II. Occasion aussi de se réapproprier la  richesse du missel actuel et son enracinement dans la Tradition – « les formes nouvelles sont toujours issues des formes plus anciennes » – et de revisiter les manières de célébrer la messe (attitudes, déplacements, ton de la voix…).

Un public à l'écoute

Un public à l’écoute

Le lendemain, frère Henri Delhougne, moine de l’abbaye de Clervaux (Luxembourg), coordinateur de la commission chargée de la nouvelle traduction du missel romain francophone, a introduit son propos en répondant à quelques questions : pourquoi une nouvelle traduction ? Quels points d’attention dans le travail des traducteurs ? Quelles difficultés rencontrées ? Quelle méthodologie pour traduire ? La commission a reçu la mission de respecter une triple fidélité : fidélité à la foi exprimée ; fidélité au génie propre de la langue ; fidélité au peuple qui prie  avec ces textes par une traduction accessible.

À partir de quelques exemples, l’auditoire a mieux mesuré combien l’art de bien traduire – qui plus est pour l’oral – est un art délicat. Page après page, les traducteurs ont proposé une nouvelle traduction de chaque texte (oraisons, préfaces, dialogues, prières eucharistiques…) à partir de trois autres textes qu’ils avaient sous les yeux… : l’original latin, la traduction en mot
à mot et la traduction actuelle en usage. Lors d’un atelier, les volontaires se sont essayés à un petit exercice de ce type.
Ces deux journées, nourries par la belle envergure des intervenants, l’ont aussi été par la prière commune (offices, messes) et les repas partagés, pour que « demeure l’amour fraternel ! ».

Père Sébastien de Groulard,
article paru dans ELA n° 102 – mars 2020