(Apocalypse 21,?5)

Il est habituel, en un temps de rentrée scolaire, d’envisager l’année qui s’ouvre comme une année riche de promesses : des chemins s’ouvrent devant les enfants et les jeunes, des parents apprennent à laisser s’éloigner le jeune adulte qui part au loin faire des études ou s’engager dans la vie professionnelle. La société tout entière se projette vers un avenir qu’elle voudrait plus juste, plus beau, plus vert.
Notre Église n’échappe pas à l’air ambiant de la rentrée, en remettant en marche, après la trêve estivale, ses activités pastorales. Chaque paroisse, chaque mouvement, chaque service pastoral se donne des objectifs pour que cette année soit vécue dans une fidélité renouvelée à l’Évangile.
Cette rentrée 2020, pourtant, se déroule dans des conditions peu ordinaires, et il est bon de nous souvenir de ce verset de l’Apocalypse qui nous rappelle qu’au milieu des tribulations de ce monde, Dieu ne cesse de faire du neuf.

La crise pandémique est dans tous les esprits. Les statistiques nous inquiètent, le port du masque se généralise, les mesures-barrières s’imposent toujours. Des événements sont annulés, d’autres sont obligés à plus de modestie. Inutile d’insister sur le désagrément engendré par ces mesures ; demandons-nous plutôt comment elles peuvent stimuler notre créativité. Il est difficile de nous réunir, de signifier physiquement notre salut ou notre amitié : quelles façons nouvelles allons-nous trouver pour entretenir les liens sociaux, pour témoigner de l’Évangile, célébrer notre foi et dire la proximité de Dieu ? Nos visages sont masqués, seuls les yeux disent quelque chose de nous : profitons-en pour soigner la qualité du regard que nous portons sur les autres. Nous le croyons, dans cette pandémie Dieu se tient à nos côtés pour faire du neuf avec nous.

Dans notre diocèse de Nantes, le mois de juillet a été marqué par l’incendie de la cathédrale – le numéro d’Église en Loire-Atlantique de ce mois y revient largement. Nous aimons notre cathédrale, pour la beauté de ses pierres bien sûr, mais plus encore pour la beauté qu’elle donne à l’Église qui s’y rassemble. Elle sera longtemps fermée ; il va nous falloir inventer des moyens nouveaux de vivre la communion entre nous et de l’exprimer à l’échelle du diocèse. C’est la responsabilité de chacun d’entre nous : œuvrer dans le sens de l’unité. Nous le croyons, Dieu se tient à nos côtés pour faire du neuf avec nous.

« Que tous soient un », telle est la devise épiscopale de notre nouvel évêque, Mgr Laurent Percerou. Nous allons accueillir dans la joie et l’espérance le pasteur que Dieu nous donne. Le regard nouveau qu’il va porter (et qu’il porte déjà) sur nous va être l’occasion d’accueillir de façon nouvelle ce que nous sommes, et d’ouvrir des chemins nouveaux pour vivre de l’Évangile et en témoigner. Et son installation célébrée sur le parvis de la cathédrale dira notre espérance, pour notre Église et pour notre monde. Par ce nouvel évêque, nous le croyons, Dieu se tient à nos côtés pour faire du neuf avec nous.

Père François Renaud
Administrateur diocésain
paru dans ELA n° 106 – septembre 2020