Pour inviter à la semaine de prière pour l’unité des Chrétiens (18 au 25 janvier 2025), la Communauté de Bose saisit au vol la question que le Christ pose à une sœur, endeuillée et percutée dans sa foi en Dieu, et propose de faire rebondir cette question jusqu’au cœur de chacun, quelle que soit sa confession. 

En 1968, avec quelques hommes et femmes de différentes confessions chrétiennes, fut fondée cette communauté monastique où chacun prononce des vœux qui l’engage au célibat, à la pauvreté, à la stabilité et à l’obéissance. La règle de Bose a puisé, pour se constituer, dans la grande tradition monastique de l’Orient et de l’Occident. Elle a fait naitre la Prière des jours, traduction œcuménique de la Liturgie des Heures, et garde aujourd’hui, avec élan, les intuitions du courant œcuménique et du concile Vatican II.

« Crois-tu cela ? » en langage actuel courant : « tu y crois ? » : question à haute intensité humaine, car elle sollicite l’intériorité, le rapport à la vérité, et appelle à engager une réponse, toute autre qu’un pouce levé, « likant » une émotion, une impression, une rumeur, un coup de cœur.

La question est posée à Marthe, et les versets précédant cette question nous informe sur l’état de « forme » de sa foi : un frère au tombeau, une sœur assise dans la maison, un ami immensément secourable qui a pourtant trainé en chemin, une foule de voisins pour consolation, et puis quand même, comme juive observante de son temps, l’espérance de la résurrection, au dernier jour…enfin, on verra bien ! … une foi éprouvée, lasse, usée, en cendres.

« Je suis la résurrection et la vie (…) crois-tu cela ? » : voilà fracturé l’évènementiel du deuil… vie et mort, passé et avenir, tout est reconfiguré en un instant pour Marthe : « Je suis », c’est Dieu lui-même, elle le tient de la foi de ses pères…mais l’Ami devant elle, c’est le visage de Dieu, le Fils de Dieu venu en ce monde. Elle ne s’en doute pas, Marthe, mais elle vient de formuler, en quelques mots, l’amorce d’une confession de foi, qui trouvera, environ trois siècles plus tard, une forme que nous connaissons, celle du credo de Nicée.

Foi usée, râpée, du charbonnier ? Et si nous faisions un tour du côté de Nicée ? Et si, pendant cette semaine de prière pour l’unité, nous recevions l’enseignement de ce credo, commun à tous les Chrétiens, sous forme de question : « crois-tu cela ? » Sans taire les doutes, les lassitudes et les pourquoi…sans « liker » trop vite…mais en redécouvrant l’inouï d’un Dieu qui vient dans le monde pour lui donner vie et résurrection…et prendre le temps de dire en vérité : « Je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu. »

Maryannick Philippot,
Responsable du Service diocésain de l’Unité des Chrétiens

 

Il est possible de s’associer à cette démarche et de vivre cette semaine de prière individuellement, en couple ou en famille, avec son équipe fraternelle de foi ou en communauté. Pour construire un projet, une initiative, un temps de prière, une expérience œcuménique, le site national Unité des chrétiens propose et met à votre disposition :

A l’occasion de cette semaine internationale, des rencontres et temps de prière sont organisés en Loire-Atlantique. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre paroisse ou de votre zone pastorale pour savoir si c’est le cas près de chez vous. Dates et lieux à venir.