Les Archives diocésaines vous invitent à découvrir une page de l’histoire du diocèse et du Séminaire

Le Grand Séminaire, situé dans le quartier de Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus à Nantes, est construit entre 1911 et 1919. Il est initialement dépourvu de chapelle. 

La construction de la chapelle est décrétée par Mgr Le Fer de La Motte, évêque de Nantes, en 1933. Une souscription est aussitôt lancée pour réunir les fonds. Les travaux sont confiés à l’architecte nantais Joseph Bougoüin, l’entrepreneur Drouin en étant le maître d’œuvre. La chapelle est destinée à accueillir entre 250 et 300 séminaristes.

La construction

Les travaux de déblai commencent dès décembre 1933, avec la participation des séminaristes. Les travaux commencent réellement fin avril 1934. La première pierre est posée le 16 juin 1934 et sa bénédiction a lieu le 7 mars 1935. Dès le lendemain, on monte l’armature d’une des grandes baies et on commence à poser les cintres des futures verrières.

Le 11 juin 1936, la flèche métallique est montée.

Une grève des ouvriers du bâtiment à la fin février 1937 occasionne des troubles dans le séminaire et perturbe la fin des travaux. Le temps presse alors que se rapproche la date de la cérémonie de la consécration. Afin de pouvoir travailler sans être repérés par le piquet de grève, les ouvriers-verriers se déguisent en séminaristes.

La consécration

La chapelle du séminaire est consacrée le 17 mars 1937 par le cardinal Verdier, archevêque de Paris, en présence de Mgr Villepelet, évêque de Nantes.
Le Séminaire est paré pour la fête par les séminaristes qui mettent eux-mêmes en place les décors. Sur la façade de la nouvelle chapelle, un Christ-Rédempteur gigantesque étend les bras dans un geste d’accueil. Sur les côtés, on aperçoit les blasons du cardinal, des archevêques et évêques consécrateurs.

Lors de la longue liturgie de la dédicace, dont on peut trouver le détail précis dans la Semaine Religieuse du diocèse de Nantes du 27 mars 1937, l’ensemble de l’édifice est marqué du sceau de Jésus et signé de son nom, aspergé et encensé. Les autels sont consacrés et les reliques scellées en leur sein. La célébration de la grand’messe clôture la cérémonie.

La décoration intérieure de la chapelle en 1937

L’abbé Augustin PINEAU, Supérieur du Séminaire, formule la synthèse théologique qui inspire le programme iconographique de la chapelle : « La construction de la chapelle est décrétée l’année du jubilé de la Rédemption. Pour ce motif, elle est dédiée au Christ-Rédempteur. Toute sa décoration, verrières et mosaïques, les unes et les autres de la maison Mauméjan (Paris) traduisent une idée unique, la Rédemption par le sacerdoce : le sacerdoce du Christ prolongé dans le sacerdoce de ses prêtres. Le développement de cette théologie s’annonce dans les 7 verrières du sanctuaire les plus somptueuses ».

La verrière de la voûte représente le Christ Roi. Les 7 colombes rappellent les7 dons du Saint Esprit que le Christ envoie après son Ascension. La grande baie occidentale représente le Christ en Croix. A ses pieds, la Vierge du Stabat et Jean recueille le sang dans un calice. A gauche et à droite, les vierges de l’Annonciation et de la Pentecôte. La baie orientale est consacrée au Christ en gloire. Il tend ses mains transpercées. Sous ses pieds, jaillit la source d’eau vive où le cerf assoiffé vient boire. Sur les verrières plus étroites des absidioles, on peut voir les anges vêtus de dalmatiques représentant les béatitudes évangéliques. Le chœur est éclairé par 7 verrières qui ornaient le chœur de la chapelle de l’ancien grand séminaire.

Au-dessus des autels de St Charles Borromée et du St Curé d’Ars, des verrières illustrent ces figures.

 

Les deux autres autels latéraux, de la Vierge et de Saint Joseph, ne sont plus actuellement plus visibles.

 

La maison Mauméjan a réalisé l’ensemble des vitraux et des mosaïques qui décorent l’intérieur de la chapelle, notamment les mosaïques des 7 sacrements qui se succèdent sur l’allée centrale en remontant vers le maître-autel.

 

Le maître-autel est également orné de mosaïques. Le décor mural à l’arrière de l’autel n’existe plus actuellement.

 

Au-dessus de la porte d’entrée, on peut voir les armoiries en vitrail de Pie XI, du Cardinal Verdier, des deux évêques de Nantes, dont l’un commença et l’autre acheva la chapelle : Mgr Le Fer de La Motte et Mgr Villepelet.

Dans les années suivants la consécration, les stations du chemin de croix en mosaïque, réalisées par la maison Mauméjan, sont installées (encore en place). Il est à noter que la rénovation de l’an 2000 et l’adaptation de la chapelle à la liturgie contemporaine ont profondément modifié son aspect intérieur désormais très éloigné du programme iconographique élaboré en 1937.