Après une réflexion sur l’œcuménisme et le témoignage de jeunes du groupe Taizé du diocèse, 80 membres du MCR (Mouvement Chrétien des Retraités) ont fait une route-pèlerinage vers les hauts-lieux culturels et religieux de Bourgogne, se rappelant la longue pérégrination des moines de saint Philibert avec les reliques de leur fondateur.

À Paray-le-Monial, nous confions notre groupe au « cœur aimant de Jésus ». À Cluny, la découverte de l’abbaye nous a fait comprendre que « rien n’était trop grand pour Dieu »… Et traversant toute la région, c’est avec émerveillement que nous avons aperçu, dans nombre de villages, de magnifiques églises romanes avant d’arriver à Tournus avec son abbatiale qui domine la Saône.

Saint Philibert à Tournus

C’est dans le chœur qui surplombe la crypte où sont les reliques de saint Philibert que nous avons pu célébrer l’Eucharistie en faisant mémoire de ce saint vénéré aussi dans notre diocèse. C’est avec une grande conviction que des membres du MCR nous ont fait visiter cette abbatiale « de haut en bas ». Ce n’est qu’en entendant l’histoire des influences « seigneuriales et monastiques » que l’on peut comprendre comment saint Philibert a détrôné le saint évangélisateur de la région, saint Valérien. Mais est-ce bien grave ? À Tournus, nous avons vu une Église vivante aujourd’hui qui, autour du millénaire de l’abbatiale, déploie un dynamisme religieux et culturel. La rencontre – même si elle fut trop brève – avec des membres du MCR local, nous a permis de voir que le même dynamisme nous habitait dans ce désir de ne pas « être un mouvement de vie montante mais un mouvement de retraités actifs et ouverts à tous ».

Le dépaysement de Taizé

Une journée à Taizé, c’est changer de monde ! Dès notre arrivée, c’est le dépaysement… La belle présentation de la communauté par une jeune canadienne de Vancouver ouvre notre coeur à la joie… Le temps de déambuler nous fait découvrir des jeunes joyeux et heureux d’être là… La prière du midi nous ouvre au « silence intérieur et à la paix »… Le repas à la « mode Taizé » nous fait entrer dans la simplicité… La répétition de chants mêlant russe, anglais et français réunit  jeunes et aînés… Le temps de partage sur l’hospitalité éveille en chacun des projets… La rencontre riche en émotion avec une jeune indienne protestante, venue  avec une amie hindouiste, nous dit dans la « langue de Taizé » le bonheur d’être chrétien dans une culture loin de la nôtre… Malgré la déception de ne pas avoir  rencontré de frères de la Communauté, chacun repart avec « cette petite flamme de Taizé » qui donne paix, joie et espérance dans un monde à construire  ensemble, jeunes et aînés. De belles découvertes, de belles rencontres que nous avons confiées à sainte Bernadette à Nevers lors de notre retour.

Gérard Jubert / MCR 44
texte paru dans ELA n°94 – juin 2019