(©photo : Duccio di Buoninsegna, “Le Christ et les pèlerins sur le chemin d’Emmaüs”)

L’été est là… Certains d’entre nous auront la joie de prendre des vacances, d’autres seront au travail et nous n’oublions pas tous ceux qui n’ont pas la possibilité de partir se ressourcer et de vivre un temps de détente parce qu’ils sont sans ressources, malades, âgés ou en prison. Nous savons combien ces mois d’été sont pour eux difficiles et nous sommes invités à les porter dans notre prière et à leur partager notre amitié par quelques gestes concrets.

Que le temps de l’été soit pour nous tous un temps de renouvellement. Saint-Paul, dans l’épître aux Romains que nous avons entendu le dimanche 2 juillet, écrit : « Si par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts ». Par le baptême, nous sommes appelés à une vie nouvelle qui est espérance en la résurrection. Aussi, le fait d’avoir été baptisés et de nous dire disciples du Christ peut avoir quelques incidences sur notre manière d’entrer dans la période de l’été. Si nous voulons que notre vie soit de plus en plus ouverte à Dieu et aux hommes et témoigne vraiment de notre espérance, alors veillons, durant ces mois d’été, à la manifester à toutes les personnes rencontrées, à donner du temps et à écouter davantage nos proches, à faire de la place à la prière et, pourquoi pas, à quelques haltes spirituelles…

Que le temps de l’été soit également un temps d’accueil et d’hospitalité. L’été peut être ce temps où, avec le Seigneur, nous cherchions à voir en tous ces « petits » qui d’ordinaire passent inaperçus, des frères qui ont la même qualité de disciples que nous, des frères qui nous permettent d’accueillir en eux le Christ lui-même. Nous voilà alors invités à poser des signes d’accueil et d’amitié, à ouvrir davantage notre maison, notre foyer… À vivre la générosité et à nous laisser surprendre et déranger par l’inattendu des rencontres.

Enfin, que l’été soit un temps d’attachement personnel au Christ, qui est « notre bien le plus précieux ». L’un des grands avantages de l’été, pour ceux qui ne sont pas au travail, c’est que le changement de rythme est propice à une prise de distance d’un quotidien souvent trop encombré. Il offre un espace pour aborder les questions essentielles que le tourbillon de la vie quotidienne occulte souvent. Et une de ces questions, et non la moindre, est celle du sens : toute cette énergie que je dépense dans ma vie professionnelle et familiale, dans mes engagements divers… C’est pour qui, pour quoi ? Et si nous vivions ce temps d’été à la manière des pèlerins d’Emmaüs ? Chemin faisant, ils ouvrent leurs coeurs à l’inconnu qui marche avec eux et ils découvrent peu à peu, grâce à la lecture de l’Écriture et à la fraction du pain, qu’il est le Seigneur ressuscité, celui qui donne le sens ultime à un quotidien parfois éprouvant, qui indique l’horizon vers lequel nous cheminons…

Que le Seigneur nous donne de vivre un été ouvert à Dieu et aux hommes.

Mgr Laurent PERCEROU
Évêque de Nantes
paru dans ELA n° 138 – juillet-août 2023