Le 8 décembre dernier, le Pape François a ouvert une année jubilaire à l’occasion du 150e anniversaire de la déclaration de saint Joseph comme Patron de l’Église Universelle. Il nous la présente dans une lettre apostolique intitulée Patris Corde, avec un cœur de père.

De cette lettre, je retiens cinq appels que le Pape François nous adresse pour vivre cette année jubilaire :

Un appel à l’humilité : « Saint Joseph nous rappelle que tous ceux qui, apparemment, sont cachés ou en “ deuxième ligne ” jouent un rôle inégalé dans l’histoire du salut. » Nous pensons, parfois, que l’annonce de l’Évangile du Salut ne peut se faire que par de grands événements, des stratégies complexes et onéreuses, des techniques sophistiquées… La pandémie a relativisé cette illusion. Joseph nous révèle que c’est plutôt en nous abandonnant à l’Esprit Saint, dans les tâches les plus modestes et les petits gestes du quotidien, que nous témoignons du Christ qui pardonne, sauve et relève.

Un appel à la confiance : « Joseph nous enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, nos faiblesses. Et il nous enseigne que, dans les tempêtes de la vie, nous ne devons pas craindre de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau. » Alors que la peur et le doute étreignent nos contemporains, Joseph nous invite à faire toute la place au Christ en nos vies afin d’attester qu’avec Lui, aucun chemin n’est sans issue et qu’il est là, vivant, au milieu de nous.

Un appel à l’engagement au service des frères et sœurs en fragilité : « L’accueil de Joseph nous invite à accueillir les autres sans exclusion, tels qu’ils sont, avec une prédilection pour les faibles parce que Dieu choisit ce qui est faible (…) Implorons saint Joseph travailleur pour que nous puissions trouver des chemins qui nous engagent à dire : aucun jeune, aucune personne, aucune famille sans travail ! » Nombreuses sont les victimes des conséquences de la pandémie : les malades, les personnes âgées et isolées en EHPAD ou chez elles, ceux qui craignent pour leur emploi, les jeunes précaires, les migrants, les mal-logés… Joseph nous provoque, personnellement et en Église, à poser des choix de vie solidaires, à emprunter la route du Bon Samaritain.

Un appel à vivre en disciple-missionnaire : « Nous devons apprendre de Joseph le même soin et la même responsabilité : aimer l’Enfant et sa mère ; aimer les Sacrements et la charité ; aimer l’Église et les pauvres. Chacune de ces réalités est toujours l’Enfant et sa mère. » Contemplons l’itinéraire de Joseph : c’est dans cet amour reçu de Dieu en Jésus-Christ que s’enracine cette exigence à le répandre. C’est le cinquième appel qui constitue comme le sommet de cette Lettre apostolique :

Un appel à « tout donner et à se donner soi-même » : « Le bonheur de Joseph n’est pas dans la logique du sacrifice de soi, mais du don de soi. On ne perçoit jamais en cet homme de la frustration, mais seulement de la confiance. Toute vraie vocation naît du don de soi qui est la maturation du simple sacrifice. Ce type de maturité est demandé même dans le sacerdoce et dans la vie consacrée. Là où une vocation matrimoniale, célibataire ou virginale n’arrive pas à la maturation du don de soi, en s’arrêtant seulement à la logique du sacrifice, alors, au lieu de se faire signe de la beauté et de la joie de l’amour, elle risque d’exprimer malheur, tristesse et frustration. »

Que nous puissions tout au long de cette année nouvelle, à l’école de Saint Joseph, répondre à ces appels et, ainsi, « être des signes de la beauté et de la joie de l’amour » !

Belle et sainte année 2021 !

Mgr Laurent PERCEROU
Évêque de Nantes
paru dans ELA n° 110 – janvier 2021