Pour les 60 ans du rétablissement du diaconat permanent par le Concile Vatican II, le comité diocésain du diaconat organisait une soirée diocésaine, vendredi 12 avril 2024. Cet anniversaire était l’occasion de montrer la nouveauté de ce ministère et les promesses qu’il porte pour l’Église et pour le monde. François Fayol, coordinateur du Comité national du diaconat a pris la parole à la basilique saint Donatien de Nantes, devant les diacres et leurs épouses ainsi que des paroissiens étaient rassemblés pour fêter l’événement.
Le coordinateur, lui-même diacre dans le diocèse de Créteil, a dressé un panorama historique de la présence des diacres dans la vie de l’Église. Aujourd’hui, la liturgie de l’ordination fait référence à l’institution des Sept (Actes 6, 1-6). Dans l’Église primitive, leur mission était d’aller vers ceux qui ne pouvaient rejoindre la communauté. Leur fonction a évolué au IVe siècle, prenant alors une part importante dans l’organisation de la vie de l’Église. Le développement de l’Église de Rome a ensuite fait du diaconat une étape avant le presbytérat, avec d’uniques tâches liturgiques. Celui-ci a particulièrement marqué la rénovation monastique des 12 et 13e siècles. Mais ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que s’est ouverte une réflexion renouvelée sur le diaconat, grâce à Mgr Rodhain (fondateur du Secours Catholique) et du père Paul Winninger, prêtre de Strasbourg. Le concile Vatican II a alors voté le rétablissement du diaconat comme « degré propre et permanent de la hiérarchie ». En 1970 six premiers diacres sont ordonnés. Aujourd’hui ils sont 3300 en France et 48275 à travers le monde, avec des missions variant selon les pays, mais toujours dans une tension féconde entre liturgie, Parole et charité, note le responsable national.
Mgr Percerou a rappelé combien le diacre a la mission particulière de veiller à ce que chacun ait sa place dans nos assemblées. L’ordre diaconal prend soin du corps ecclésial pour le disposer à prendre part au plan de Dieu pour le Salut.
Deux témoignages ont illustré ces propos :
Nathalie Le Rendu, s’est présentée comme « femme dont l’époux est diacre » et a exprimé ainsi ce qu’elle vivait : le oui, du jour de l’ordination est donné par le couple qui a discerné et cheminé. Le oui vient ainsi du cœur même du mariage de ce couple là… « Si je peux témoigner ce soir, pour nous toutes, c’est certainement d’une histoire de couple dont l’un est ordonné et l’autre baptisée. Il vit sa vocation du service, là où il se trouve, dans des réalités diverses et des engagements variés. Si l’on demandait ce soir à chacune des épouses présentes de témoigner de leurs engagements, je pense que l’on serait impressionnés de la diversité et du don ».
Alain Gueydier, diacre depuis 1988, a partagé son expérience : Nous ne sommes pas des « spécialistes » du service. Tous les autres ministères (ordonnés, institués, confiés ou reconnus) et tous les baptisés-confirmés ne peuvent d’en décharger. Pas des spécialistes du service mais des appelés – par la grâce sacramentelle – à en être les signes et les témoins pour tous.
Il s’agit pour lui « d’Exercer « notre part de service » (comme le dit la prière d’ordination) non comme un monopole, une revendication ou une spécificité. Mais comme un « rappel » permanent pour les trois ordres du ministère ordonné que le service du Seigneur, de son Église, des frères et du monde – à cause et à la manière du Christ Serviteur – est l’unique fin et raison d’être de tout ministère dans l’Église…J’aime beaucoup, pour ma part, ce qu’Etienne Grieu dit des diacres : ils sont ceux qui mettent délibérément le pied dans l’entrebâillement de la porte de l’Église pour que celle-ci, (dans les deux sens) jamais, ne se ferme. J’aime beaucoup manifester concrètement cela en sortant délibérément sur le parvis de l’église, un petit quart d’heure avant la messe …qu’il fasse grand soleil, qu’il pleuve ou qu’il vente…des diacres de plein vent ! »
Le week-end s’est poursuivi par une matinée d’échange pour les diacres avant l’ordination solennelle de Thierry Civel, Pierre Poitou et Dominique Riand.