On sait ce que peut apporter un Service diocésain de la communication : la revue que vous tenez entre les mains, ou le site Internet sur lequel vous lisez ces lignes, en témoignent. La communication n’est pourtant pas un service parmi d’autres ; elle est au cœur de toute la vie de l’Église, au cœur de toute expression de foi. C’est par elle que nous sommes missionnaires. La Révélation de Dieu elle-même peut être comprise comme un événement de communication, et c’est en contemplant la manière dont Dieu se communique que nous pouvons apprendre à parler de lui. Ainsi, avant d’être la mise en œuvre de techniques, la communication est un acte spirituel.

Au risque de paraître décalé, j’aimerais faire valoir l’importance du silence dans la communication habitée par la foi.

Faire silence avant de communiquer, d’abord, pour prendre le temps de recevoir ce que nous voulons transmettre, de le laisser mûrir, de le réfléchir. Cela permet d’éviter de « parler pour ne rien dire ». Les paroles qui comptent sont celles qui naissent du silence.

Faire silence dans l’acte de communiquer, ensuite. Car la communication ne saurait être à sens unique. Nous ne pouvons proposer une parole à quelqu’un que si nous prenons le temps d’accueillir sa parole et de contempler sa vie, en faisant silence devant lui. Dieu lui-même se communique dans le dialogue, il sait faire silence devant l’homme.
Faire silence après avoir communiqué, enfin, pour en tirer les leçons, pour reconnaître ce qui a fonctionné ou dysfonctionné, pour rendre grâce ou pour demander pardon ; et surtout pour remettre entre les mains de Dieu la fructification espérée de la communication, dans notre cœur et dans celui des autres.

Le mois de mai n’est pas seulement celui où prend place la Journée chrétienne de la communication, c’est aussi, et d’abord, le mois de Marie. Marie est celle par qui Dieu s’est communiqué au monde en Jésus-Christ. Elle est aussi celle qui invite à accueillir la parole de Jésus : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 1,51). Elle est enfin celle qui médite la parole de son fils dans le silence de son cœur (cf. Lc 2,51). Par son silence, elle nous apprend le chemin de l’authentique communication.

P. François RENAUD
vicaire général,
directeur de publication
paru dans ELA n° 147 – Mai 2024