C’est devant une assistance nombreuse et émue que Mgr Laurent Percerou a procédé à la consécration du « nouvel » autel de la Basilique Saint-Donatien et Saint-Rogatien ce dimanche 4 décembre 2022. Pourquoi ces guillemets ? Parce que cet autel se trouvait,  depuis le XVIIIe siècle, dans l’abbaye de Buzay à Rouans (L-A). Brûlée et détruite à la Révolution, son mobilier liturgique fut dispersé et cet autel latéral fut remisé dans un hangar appartenant au diocèse. C’est là que des passionnés l’ont redécouvert et choisi pour remplacer le bloc de pierre qui tenait lieu d’autel jusqu’à l’incendie de juin 2015.

Mais qui dit autel latéral dit qu’il ne comportait qu’une façade et deux côtés. Il fallait créer de toutes pièces la façade arrière. La carrière de marbre dont était issu le matériau originel étant fermée, on trouva cependant un bloc de ce marbre de Cihigue (64) afin de créer le panneau manquant.

Après maintes péripéties et quelques mois de retard sur l’agenda prévu, l’autel était enfin achevé en cette fin d’année et pouvait être consacré.

Quittant sa chasuble, revêtant des manchettes de tissu blanc, Mgr Percerou allait oindre généreusement la table de marbre avec de l’huile sainte. Puis des coupelles d’encens furent allumées aux quatre coins et au centre, avant qu’on essuie le surplus d’huile, qu’on étende une nappe, que des cierges, fleurs et Crucifix viennent redonner à l’autel son aspect propre à la célébration de la suite de la messe.

Ce magnifique autel sauvé de l’oubli, contrastant avec les autres éléments architecturaux de la Basilique (re)trouvait sa première vocation : lieu du sacrifice, centre de l’attention. Et l’Agneau Pascal qui en orne le centre pouvait attirer prières et invocations.

Un vibrant hommage fut rendu à Mgr Bonnet, curé de Saint-Donatien au moment de l’incendie et pendant la durée des travaux, qui a mis toute son énergie pour que le chœur et l’autel de cette église soient dignes de l’écrin restauré qui les abrite.

Au cours de cette messe, des artistes de la Diaconie de la Beauté sont venu apporter leurs œuvres, en même temps que les offrandes, qui furent placées au pied de l’autel.

Bernard de Rougé