Le samedi 13 décembre 2025, la cathédrale Notre-Dame de Paris accueillait la béatification de 50 martyrs français, morts en haine de la foi pendant la Seconde Guerre mondiale (1944-1945) sous le régime nazi. Leur béatification, présidée par le cardinal Jean-Claude Hollerich, est apparue comme un acte fort de mémoire et de réconciliation, incarnant le courage spirituel de ceux qui ont résisté jusqu’au bout. Ce groupe est composé de 14 prêtres (dont 5 religieux), 3 séminaristes et 33 laïcs (19 membres de la Jeunesse ouvrière chrétienne et 14 membres des Scouts de France, morts dans différents camps de concentration. Parmi eux se trouvent des figures comme le père Raymond Cayré, le frère franciscain Gérard-Martin Cendrier, le séminariste Roger Vallée et le laïc Jean Mestre. La fête des bienheureux Raymond Cayré, Gérard-Martin Cendrier, Roger Vallée, Jean Mestre et leurs quarante-six compagnons martyrs a été fixée au 6 mai.
Parmi les fidèles rassemblés à cette occasion la JOC de Saint-Nazaire avait fait le déplacement. Camille Richard, présidente nous partage l’émotion du groupe :
La JOC de Saint-Nazaire était présente le samedi 13 décembre a Notre-Dame de Paris pour participer à la béatification des 50 martyrs. Nous avons fait ce déplacement pour vivre ensemble un temps fort de foi, de prière et de mémoire, et pour rendre hommage à ces personnes mortes à cause de leur engagement chrétien. Parmi ces personnes 19 étaient des jocistes, ça nous tenaient a cœur d’être présents tous ensemble et de suivre leur parcours.
Cette célébration, vécue dans une cathédrale impressionnante et pleine de recueillement, a été un moment riche spirituellement, culturellement et humainement. Elle nous a permis de mieux comprendre le parcours de ces martyrs et de renforcer notre fraternité et notre engagement au sein de la JOC.
Nous repartons touchés, reconnaissants et encouragés à continuer de faire vivre les valeurs de la JOC dans nos vies et dans notre paroisse.
Le diocèse de Nantes s’associe particulièrement à cette célébration en mémoire de Philippe Maurice Bouchard, né à Nantes le 7 mars 1916, dont la famille est originaire du diocèse de Dijon (Côte d’Or). Le 1er janvier 2026, à 15h30, à la cathédrale Saint-Bénigne de Dijon, la messe de clôture de l’année jubilaire sera aussi une messe d’action de grâce pour Philippe-Maurice Bouchard.
Le 6 novembre 1936, il est engagé volontaire sous le prénom de Philippe dans le 27e régiment d’infanterie en tant que sergent-chef. Il est fait prisonnier à Desvres (en Artois) le 23 mai 1940. Secrétaire –trésorier de l’œuvre d’Assistance des prisonniers de guerre, en Allemagne, il est emprisonné avec Raymond Louveau. Celui-ci met sur pied une organisation avec d’anciens scouts et en forme de nouveaux, avec J. Préhu, R. Boitier, R. Défossez… Philippe Maurice Bouchard entre dans le scoutisme en lien avec un groupe de scouts de Cologne.
En application du décret nazi du 3/12/43 contre l’action catholique française parmi les Travailleurs français en Allemagne nazie, ils sont arrêtés le 22 août 1944 au kommando de Hardthöle du Stalag VI G par la Staatspolizei de Cologne, alors qu’ils sont prisonniers de guerre. Les interrogatoires à la prison de Brauweiler montrent que la Gestapo est furieuse que le scoutisme ait été favorisé par l’autorité militaire. L’action catholique clandestine est jugée propagande anti-nazie.
Ils sont déportés le 17 septembre 1944 à Buchenwald, Philippe Maurice Bouchard et Raymond Louveau, décèdent le 12 avril 1945, fusillés lors d’un «convoi de la mort» vers Dachau, par suite d’une révolte dans le wagon.
(Sources : dicastère de la Cause des Saints,
Les amis de la Fondation de la Résistance : memorresist.org)
Témoignage d’Annick Desbiez, sa nièce (interview du diocèse de Dijon).










