« Variations bibliques » les biens nommées !
Comme en musique, l’auteur Gianfranco Tuveri, Carme au couvent de Nantes, nous offre des nouvelles qui sont autant de portraits en action. Il ne s’agit pas de décrire un personnage, mais de le faire vivre, lui donner chair. Le texte biblique, en filigrane, et son contexte prennent alors de l’épaisseur : celle du vécu, de la sensibilité des personnages auxquels on peut s’identifier. Et nous allons de rencontre en rencontre : veuves, aveugles, lépreux…
Les étiquettes tombent. Tous renaissent avec leurs noms : c’est Batia « l’aimée de Dieu« , Yvver , Giézi ou encore Mikal, l’épouse de David. Des hommes et des femmes aux prises avec le quotidien, les règles, les mœurs d’une époque.
Documentation minutieuse, « C’est le fruit d’une vie de lecture et de méditation qui nous est offerte » dit Emeline Picard dans la préface. Interprétation ? Plutôt inspiration d’un « cœur à l’écoute orante et contemplative de la Parole » selon la vocation carmélitaine dirait on.
A la manière de l’illustration de couverture, l’auteur nous ouvre aux Écritures. Les sanguines d’Odile Fleitour, tout en délicatesse, illustrent ces portraits comme dans un album de famille que l’on feuillette. On y retrouve les traits de nos « ancêtres dans la foi », ceux qui ont connu l’exil, le malheur ,la grâce d’une guérison…
Un autre genre littéraire, mais de même veine que la prière des « Trois rois » parue en début d’année. Ces variations ne seraient elles pas une façon d’approcher et de s’imprégner des récits bibliques en cette période de carême ?