Examens, concours, orientations… Pour beaucoup de parents et d’enseignants, les fins d’année scolaire sont tendues ! Ils accompagnent, soutiennent, stimulent leurs enfants, les jeunes qui leur ont été confiés. Belle mission mais parfois éprouvante ! La foi chrétienne nous éclaire-t-elle pour vivre cette mission ? La foi chrétienne peut-elle éclairer les jeunes à cette étape de leur vie ? C’est tout l’enjeu du discernement vocationnel, un des thèmes du prochain synode. Dit autrement : Quelle est la vocation de nos jeunes frères et sœurs et la nôtre ? Prions-nous à cette intention ?

D’emblée, ça résiste ! Malaise par rapport à la pastorale des vocations, par rapport au mot « vocation ». Souvenirs d’expériences malheureuses ! Fantasmes autour du recrutement ! Gêne de beaucoup vis-à-vis de la vie religieuse ou la prêtrise !

Mais que dit-on du discernement vocationnel dans le document qui prépare le synode ? Il s’agit d’aider les jeunes « à reconnaître et à accueillir l’appel à l’amour et à la vie en plénitude » (1). Cela concerne donc tout le monde : tous sont appelés à l’amour et à la vie en plénitude. Notre rôle ? Les aider à « reconnaître et à accueillir » cet appel du Seigneur. Dit autrement : nous avons cette chance de regarder autrement notre vie. Non, elle n’est pas complètement déterminée. Non elle n’est pas liée au hasard ou à la chance ! Nous sommes connus, appelés par Quelqu’un ! Chaque jour, nous sommes appelés à l’amour et à la vie.

Mais encore ? « La vocation à l’amour revêt pour chacun une forme concrète dans la vie quotidienne à travers une série de choix, qui allient état de vie (mariage, ministère ordonné, vie consacrée, etc.), profession, modalité d’engagement social et politique, style de vie, gestion du temps et de l’argent, etc. Assumés ou subis, conscients ou inconscients, il s’agit de choix auxquels personne ne peut échapper ». Sur quoi attire-t-on notre attention ? Sur les choix inévitables de la vie quotidienne, du plus simple au plus complexe. Comment ces choix sont-ils faits à la lumière de la Parole de Dieu, de la foi chrétienne ? Me font-ils faire un pas vers la Joie évangélique ? Avant de considérer les grands choix d’état de vie, il y en a des plus modestes qui pourtant façonnent notre être, notre vie. Mais il y a aussi les choix de vie à faire : en parlons-nous ? Comment aidons-nous ? Dans tous les choix, deux des dons de l’Esprit-Saint nous inspirent : le don de conseil et le don de force. Dit autrement : nous sommes accompagnés, soutenus, éclairés par le Seigneur. C’est cela aussi la vocation !

Le Pape François illustre sa réflexion en proposant aux jeunes deux figures :
– Abraham est appelé : « Quitte ta parenté et la maison de ton père pour le pays que je t’indiquerai »(Gn 12, 1). Et un peu plus loin : « Tu auras une descendance ». Appel à la vie, à une nouvelle terre plus juste et fraternelle auquel tant de jeunes aspirent…
– Jean le disciple bien-aimé que Jésus appelle avec son compagnon : « Venez et voyez » (Jn 1, 38). Rencontrer le regard du Christ, se mettre en route avec lui, « se laisser interroger et inspirer par ses paroles, se laisser toucher et émouvoir par ses gestes », et cela jusqu’à la passion, la mort et la résurrection de Jésus. Et le Pape François résume : « La pastorale des vocations signifie apprendre le style de Jésus ».

Non, la pastorale des vocations n’est pas une sorte d’exception pour quelques-uns ! Elle irrigue tout notre accompagnement des jeunes, dans les mouvements, aumôneries et paroisses.

Belle mission !

+Jean-Paul James
évêque de Nantes


1) Document préparatoire au synode 2018 sur la jeunesse, Doc. Catholique, n° 2526, p. 54