« […] A mon avis l’écueil principal du camp de concentration : un matérialisme bas et épais, une atmosphère de bête traquée, un abrutissement qui vous gagne, la fatigue aidant, et vous réduit à l’état d’automate en vous dépouillant de toutes les valeurs humaines qui sont les raisons de vivre. […] ».

Pierre Moreau

Pierre MOREAU

Pierre Moreau (1910-1993)
Carte de déporté résistant de Pierre Moreau (©Mission de France)

Originaire de Nantes, Pierre Moreau est ordonné prêtre en 1935. Il entre dans la compagnie de Saint-Sulpice et enseigne au Grand Séminaire de Bourges. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en juin 1940, réussit à s’évader et revient à Bourges. Le jeune prêtre reprend son activité professorale et clandestinement aide de nombreuses personnes à traverser la ligne de démarcation. Il est arrêté par la Gestapo le 25 juin et condamné à mort le 12 décembre 1942 pour complicité d’une organisation de résistance. Il est finalement transféré en Allemagne, d’abord dans une maison de réclusion sinistre, puis au camp de concentration d’Oranienburg-Sachsenhausen en novembre 1944. Survivant à la « Marche de la Mort », il est libéré en mai 1945. Ayant intégré la Mission de France en 1955, il part en Algérie et est confronté à nouveau aux violences et actes barbares. Ayant des amis musulmans, il est mal vu par l’OAS qui le prend pour cible, allant jusqu’à faire exploser sa voiture dans la cour du presbytère. Pierre Moreau est décédé en 1993 à l’âge de 83 ans et nous a laissé un témoignage simple et bouleversant sur son « boulot de prêtre ».

Henri PLOQUIN

Originaire de Rezé, Henri Ploquin est vicaire à Bouvron lorsque survient la guerre. Il rejoint la Résistance à la mi-décembre 1943 et commence à regrouper autour de lui les jeunes de sa paroisse touchés par les réquisitions pour le STO en Allemagne. Avec le débarquement en Normandie, l’espoir se concrétise dans le maquis où on attend un parachutage d’armes et de munitions. A la mi-juin, près de 200 combattants rejoindront la forêt de Saffré, dont le groupe de Bouvron de l’abbé Ploquin.Le 28 juin 1944, de violents combats opposent les maquisards et les forces occupantes. Certains sont tués, d’autres sont arrêtés et condamnés par un tribunal militaire le lendemain. 27 seront fusillés immédiatement, les autres seront assassinés dans la prison de Nantes ou déportés en camps de concentration. Parmi ces derniers, se trouve l’abbé Henri Ploquin. Après un passage dans plusieurs prisons, il échoue au camp de Brandebourg-Görden. Il est libéré le 27 avril 1945 par les troupes soviétiques. Henri Ploquin a rédigé ses souvenirs dans un manuscrit publié par l’Association des Amis de Rezé en 2007.

Henri Ploquin (1904-1968)
Henri Ploquin avec le Général de Gaulle (Bouvron, le 20 mai 1951)

Joseph HERVOUËT

Joseph Hervouet (1910-1696)

Originaire de Saint-Lumine-de-Clisson, Joseph Hervouët est vicaire à Saint-Julien-de-Vouvantes en 1944. Arrêté le 21 janvier 1944 par la Gestapo pour faits de résistance, il est déporté en Allemagne dans les camps de Mathausen et de Dachau. Il sera libéré le 29 avril 1945. A la demande de ses paroissiens de Montoir, il a écrit ses « Souvenirs de déportation – Mathausen – Dachau », dont la première publication a lieu dans le bulletin paroissial de Montoir en 1951.      

Michel BROUARD

L’abbé Michel Brouard (1919-1944), originaire de Nantes, est un tout jeune prêtre ordonné en 1943 et professeur d’allemand à l’Institut Saint-Joseph d’Ancenis en 1944. Il fait partie d’un groupe pris par les Allemands alors qu’ils se préparaient à traverser la Loire en bateau, ce qui était strictement défendu, les Américains occupant l’autre rive. Ils sont fusillés secrètement le 13 août 1944. Leurs corps sont découverts 25 jours plus tard dans un charnier au Pré Rouge, sur la commune du Landreau. L’abbé François Vicet a réalisé un dossier intitulé « Les chemins de l’horreur, août 1944 – Ancenis, Drain, Liré, Le Loroux-Bottereau, Le Landreau » sur le drame en rassemblant des informations sur le contexte, des témoignages et de la documentation sur les personnes impliquées. Cet opuscucule a été édité à compte d’auteur en 1995-1996