La Paix, nous dit le Pape François, est « un chemin d’espérance ». Espérer la Paix pour notre monde, notre Église ou nos quartiers ! Les tensions sociales en France, les conflits, les résultats peu probants de la COP25 fragilisent la paix et mettent à mal notre espérance. Comment tenir ? Je retiens les propos d’Adrien Candiard, dominicain : « Quand le monde qui nous entoure nous fait peur parfois, quand l’institution Église peut nous décourager, l’espérance chrétienne ne nous dit pas de rester là à pleurnicher parce que tout va mal, ni de sourire bêtement parce que tout irait bien ; l’espérance chrétienne nous pose une question très simple : comment faire de nos situations une occasion d’aimer davantage ? » (1) Je relève dans notre diocèse quelques signes d’espérance, des signes qui font grandir la paix.

« Le monde n’a pas besoin de paroles creuses, mais de témoins convaincus, d’artisans de paix ouverts au dialogue » (2), nous dit le Pape François. Ces témoins, ces artisans de paix sont  présents ici : ce sont, par exemple, les paroissiens qui accueillent jeunes familles et enfants pour la catéchèse, familles en deuil, couples se préparant au mariage, dans la diversité de leurs  parcours de foi. Ce sont les enseignants et chefs des établissements catholiques qui participent à l’éducation des enfants et des jeunes confiés par leurs parents pas toujours liés à l’Église. Ce sont les bénévoles des associations caritatives et de solidarité qui cherchent à aider les personnes en situation de précarité. Et là, prêtres, diacres, LEMEs, consacrées, couples,  célibataires témoignent de leur foi par leur disponibilité, les interventions et partages, les temps de prière qu’ils proposent. Des liens se créent à l’intérieur d’un quartier, d’une commune.  On se découvre voisins, on se retrouve dans les commerces ou dans la rue. La paix passe par ces liens. Le Pape François poursuit : « Il s’agit d’abandonner le désir de dominer les autres et  ’apprendre à se regarder réciproquement comme des personnes, comme des enfants de Dieu, comme des frères ». Dans les rencontres des groupes « En marche avec Jésus-Christ »,  j’ai souvent entendu le témoignage des participants venus se former : ils ont fait l’expérience de la fraternité. C’est le cas aussi des équipes de mouvements et des équipes fraternelles de foi   elles aident à sortir nos assemblées dominicales de leur aspect impersonnel : il y a une joie à se retrouver le dimanche, à se donner des nouvelles et à avancer ensemble sur le chemin  de la conversion. Cela sert la paix.

Le Pape conclut son message en citant saint Jean de la Croix : « On obtient autant qu’on espère ». Si je regarde les chantiers en 2020, le diocèse va  récolter beaucoup ! En effet, chaque chantier lancé est un acte d’espérance ! Des églises sont en cours de restauration : elles peuvent être des lieux de paix intérieure pour tous ! Un lycée  catholique est en construction à Savenay : la mission éducative de l’Église est estimée aujourd’hui ! La maison Nicodème, centre de soins palliatifs est commencée : quel beau signe pour  dire la dignité de toute personne jusqu’au bout ! C’est notre manière d’espérer un monde toujours plus fraternel. Et commence le chantier du Séminaire Saint-Jean : grâce à de nouveaux locaux, les futurs prêtres vivront en fraternités d’une manière nouvelle ! Les 5 évêques des Pays de la Loire posent ce geste audacieux d’espérance, espérance de vocations, espérance de  jeunes prêtres diocésains heureux de vivre la fraternité et de promouvoir la paix !

Le beau voilier « Diocèse de Nantes » sous le vent de l’Esprit avance avec confiance et espérance vers demain. Tant d’artisans de paix font partie de la croisière. Alors, bonne année 2020,  et que la Paix du Christ soit avec vous tous !

+Jean-Paul James
évêque de Nantes
(ELA n° 100 – janvier 2020)

 


1. Adrien Candiard, Veilleur où en est la nuit ?, Le Cerf, 2016, p. 78
2. Pape François, Message pour la journée mondiale de la paix 2020, n°2