Nous commençons l’année, avec Sainte Marie, Mère de Dieu. Le 1er janvier, nous la fêtons. Elle est la première en chemin. Selon elle, vivre une « bonne année », c’est décider que tout se passe « selon la Parole » de Dieu (Lc1, 38) et écouter son invitation : « Faites tout ce qu’Il vous dira » (Jn 2,5).
Commencer avec Notre-Dame l’année nouvelle, c’est nous rappeler la mission de l’Eglise et notre mission. Elle est la mère de l’Enfant de Bethléem. Au début de l’année, nous prions souvent devant la crèche familiale ou celle de l’église paroissiale. Nous y renouvelons notre foi en Jésus, vrai Dieu et vrai homme. « Par son incarnation, Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme », nous dit le Concile Vatican II. Notre foi en Dieu qui s’est fait homme renforce, stimule notre conviction de la dignité inaliénable de la personne humaine, du début de la vie jusqu’à sa fin. C’est ce qui habite l’Eglise quand elle fait entendre sa voix dans le débat sur les questions de bioéthique ou de fin de vie.
La Vierge Marie est Notre-Dame des bergers. « Elle n’a pas le choix des invités du jour de Noël. Ses invités lui sont imposés par Dieu et ses anges ! », écrivait Mgr Daucourt. Elle accueille des hommes que la société marginalisait, simplement parce qu’ils étaient bergers. On les soupçonnait de pousser leurs bêtes sur les champs des voisins. Leur réputation était telle qu’ils ne pouvaient pas témoigner en justice. Or, Marie est prête à les recevoir. Toute donnée à Dieu, elle est de plain-pied avec les pauvres, et libre pour accueillir. Deux mille ans après, il y a des millions de « bergers » marginaux, exclus ou pauvres, parce qu’ils n’ont pas de travail ou de toit, ou parce qu’ils ne connaissent pas le Christ Jésus. L’Eglise cherche à être présente auprès d’eux.
La Vierge Marie est Notre-Dame des mages. Marie ne les attendait pas. Elle ne refuse pas les présents qu’ils offrent à son fils. Ces mages avaient les moyens de voyager, de faire des cadeaux de valeur. La Vierge Marie participe, en accueillant ces riches étrangers, à un événement majeur : la Bonne Nouvelle, le Salut sont pour tous. A l’exemple de Marie, l’Eglise propose l’Evangile à tous : riches ou pauvres, gens d’ici ou gens d’ailleurs. Il y a aujourd’hui des foules de « mages » qui sont riches de savoir, de pouvoir, ou d’avoir. Parmi eux, beaucoup ignorent l’Evangile. Ils ont besoin d’être soutenus dans leurs souffrances physiques ou morales, pour qu’ils sachent gérer leurs biens et assumer leur responsabilité selon l’enseignement de Jésus. L’Eglise leur offre les moyens pour que la Parole de Dieu éclaire les réalités et problèmes auxquels ils sont affrontés.
Avec Notre-Dame, « Première en chemin », notre mission quotidienne de chrétiens nous est rappelée. Ainsi dans les évènements de 2018, nous donnerons chacune de nos journées à Dieu et aux autres. Le Père Christian de Chergé, prieur de Tibhirine, écrivait : « Je sais n’avoir que ce petit jour d’aujourd’hui à donner à Celui qui m’appelle pour TOUT JOUR. Mais comment lui dire oui pour toujours si je ne Lui donne pas ce petit jour-ci… Dieu a mille ans pour faire un jour ; je n’ai qu’un seul jour pour faire de l’éternel, c’est aujourd’hui ! ».
Bonne année 2018
+Jean-Paul James
évêque de Nantes