Un collectif de riverains, soutenu par l’association Mémoire vivante de Fégréac, la paroisse Saints-Riowen-et-Méréal-sur-Vilaine et la mairie, se mobilise pour la préservation et la restauration de la chapelle des Saints-Anges-Gardiens, de Villeberte qui date de 1798. Leur projet a été sélectionné par la fondation La Sauvegarde de l’Art Français dans le cadre d’une collecte nationale pour le patrimoine religieux rural, en partenariat avec le ministère de la Culture.

L’édifice – non protégé – a pour particularité sa grande discrétion, son intégration dans le village ; souhaitée par l’Abbé Orain « comme une simple grange », pour ne pas être remarquée par les Bleus inquisiteurs. A l’origine elle n’a pas eu de clocheton, ni de cloche, ni de signe religieux ostentatoire. Une année de résilience, grâce à l’enseignement du prêtre réfractaire Grégoire Orain, a suffi à sa construction, en pierres de grès schisteux extraites dans la frairie et convoyées par des paroissiens dévoués.

Après la Libération, le village de Villeberte, situé sur la ligne de front oubliée de la Poche de Saint-Nazaire, 1944-1945, a connu nombre d’incursions de l’Occupant. Le 27 septembre 1944, il y a eu 3 morts, 11 blessés et 17 capturés ; prisonniers échangés deux mois plus tard, au sud de la Loire, contre autant des prisonniers allemands. Un millier de Fégréacais ainsi que les troupeaux ont dû être évacués, pendant huit mois, du no man’s land entre l’Isac et la Départementale 124.

Après-guerre, depuis Combourg en Ille-et-Vilaine et de la Manche, des soldats FFI survivants revenaient s’y recueillir. Les 2 octobre, fête des Saints-Anges-Gardiens, jusqu’en 2006, elle a accueilli des offices. La chapelle était fleurie et entretenue par les voisins.

Depuis 2024, une mobilisation fégréacaise apporte des idées nouvelles pour en faire un lieu de « mémoire vivante » de la Révolution, de la IIe Guerre Mondiale, du monde paysan. En 2025, les Journées Européennes du Patrimoine et la Fête des Saints-Anges-Gardiens y ont été célébrées ; mais dans des conditions d’autorisation précaire. La restauration de la toiture autorisera des occasions d’échanges entre les villages de la frairie pour une transmission intergénérationnelle du patrimoine.

La chapelle fait partie des trois projets retenus pour représenter les Pays-de-la-Loire, et une campagne de vote en ligne est ouverte jusqu’au 16 novembre. Le projet ayant reçu le plus de votes bénéficiera d’un soutien financier et logistique pour sa restauration.

Le collectif invite ceux qui le souhaite à :

  1. Se rendre sur le site de la Sauvegarde de l’Art Français
  2. Cliquer sur la région « Pays-de-la-Loire »
  3. Voter pour « La Chapelle Des-Saints-Anges-Gardiens à Fégréac »
  4. Relayer l’information autour d’eux