©photo : septembre 2025 – Installation du père Sébastien Catrou à la paroisse ND-de-Nantes par le père Loïc Le Huen, Vicaire Général

Installation d’un nouveau curé : une Église qui se reçoit et qui se donne !

Chaque rentrée, le diocèse vit au rythme des « installations » : dix curés, un administrateur, un modérateur ont ainsi reçu, en ce mois de septembre, la charge d’une paroisse. L’événement est plus qu’un simple changement de nom sur une porte de presbytère. Il dit quelque chose de la vie de l’Église, de son visage concret dans nos villes et nos villages.

L’installation n’est pas une formalité administrative, c’est une liturgie. L’évêque, ou son vicaire général, présente à une communauté celui qu’il envoie pour être pasteur. Le nouveau curé ne s’est pas « porté candidat » : il répond à un appel qui le dépasse. De même, la communauté n’a pas choisi son prêtre : elle l’accueille comme un frère envoyé. Tout est là : l’Église se reçoit, elle ne s’autoproclame pas.

La cérémonie reprend ce que la tradition et le droit canonique appellent la « prise de possession » : remise des clés, profession de foi, engagement public à veiller sur le peuple de Dieu. À travers des gestes simples : encenser le baptistère, le tabernacle, le confessionnal, le siège de présidence, le nouveau curé est comme introduit dans les lieux où son ministère prend chair : enseigner, sanctifier, gouverner. Trois missions confiées au nom du Christ, « Tête et Pasteur » de l’Église.

Mais si le curé reçoit mission, il n’agit pas seul. Le rite d’installation souligne la responsabilité commune de tous les baptisés. Le prêtre marche devant, certes, mais il marche avec : en lien avec l’équipe d’animation pastorale, les conseils, les multiples acteurs de la vie ecclésiale. L’Église paroissiale n’est pas une entreprise que l’on « gère », c’est une communauté de disciples missionnaires à faire grandir.

Chaque installation est ainsi un moment de grâce. Elle permet à une paroisse de se rassembler, de se redire ce qu’elle est : une maison ouverte, une famille de foi, un lieu où se vit la communion avec l’Église diocésaine et universelle. Elle rappelle aussi à chaque baptisé sa part de responsabilité : l’avenir de la mission ne repose pas sur les seules épaules du nouveau curé, mais sur la fidélité et la créativité de tout un peuple.

Recevoir un nouveau pasteur, c’est consentir à être déplacé. C’est croire que l’Esprit Saint travaille toujours l’histoire de l’Église, même à travers la simplicité d’une remise de clés.

En ce sens, chaque installation est une fête pascale : un passage, une promesse, une nouvelle étape dans la marche commune vers le Royaume..

Père Loïc Le Huen
Vicaire Général
Éditorial paru dans ELA n° 162 – Octobre 2025