Dans le cadre d’un double jumelage, municipal et paroissial, François Corbineau, Diacre de la Paroisse St-Luc-St-Louis-de-Montfort à St Herblain, et Président d’ Avenir Jeunes Bethléem partage l’action de son association en faveur des habitants du lieu de naissance du Christ et témoigne d’échos recueillis auprès de ses correspondants ces jours-ci.
Notre association Avenir Jeunes Bethléem ne peut rester insensible à ce qui se passe aujourd’hui à Bethléem, enfermé et confiné, privé de l’essentiel et d’une vie humaine digne. C’est pour cela que nous nous investissons dans la jeunesse et l’éducation. Nous pensons et essayons, à notre niveau, de contribuer et agir pour un meilleur avenir de ces jeunes, que nous aidons, qui ont du mal à discerner aujourd’hui une évolution favorable de la situation.
Notre association agit essentiellement depuis plus de 30 ans dans le soutien scolaire d’enfants palestiniens. Le premier parrainage a été lancé en 1987.
La ville de Saint-Herblain attentive à toutes les actions de solidarité internationale avec les associations qui s’y engagent a toujours soutenu notre activité et nos actions. Elle a signé un pacte de coopération et d’amitié avec la ville de Bethléem en 1992. Nous sommes membres actifs de son Office Municipal des Relations Internationales et des Jumelages (OMRIJ) et nous travaillons et agissons toujours en étroite collaboration avec la Mairie de St Herblain, ses Offices et Services (Education, Vie associative, Jeunesse, Sports, action Socio-Culturelle…) : dans le cadre d’animation de temps forts, des cycles d’animations culturelles comme « Cultures des Autres » avec collèges et lycées ou Festisol, le « Festival des Solidarités internationales » dans les écoles primaires. Un temps fort de sensibilisation des enfants à la solidarité internationales, à l’autre différent, au travers d’autres cultures et vie des jeunes de leur âge. Des jeunes en Palestine qui n’aspirent qu’à vivre comme eux libres et heureux. Par leurs dessins et leurs lettres, les enfants ont adressé des messages très concrets et très forts d’amitié, de soutien, de paix… aux enfants Palestiniens de Bethléem. Un échange s’établit ainsi entre classes. Un film a même été tourné et réalisé par des enfants Palestiniens pour les enfants de St Herblain.
Tous les ans, début décembre, avec la paroisse St Luc St Louis de Montfort, nous nous retrouvons nombreux, près de 180 personnes, autour du traditionnel repas palestinien, avec souvent l’aide de nos amis de Bethléem qui viennent promouvoir leur artisanat, et participer à l’animation. Un moment fort de solidarité et convivialité pour financer quelques cadeaux de Noël aux enfants de Bethléem. Chaque année nous organisons aussi un ou deux concerts de solidarité avec la Palestine.
L’accompagnement scolaire, notre action principale, se situe toujours autour de plus ou moins 40 parrainages d’enfants, soutenus financièrement par environ 80 parrains et marraines qui essaient d’entretenir des relations avec leurs filleuls et leurs familles. Ce qui n’est pas toujours simple en réalité, sachant que le courrier postal ne fonctionne pas et que les familles, notamment les plus démunies, n’ont pas toutes internet.
La vie quotidienne à Bethléem, comme dans toute la Palestine occupée est de plus en plus compliquée, surtout aggravée par la crise sanitaire et le confinement total depuis un mois : les familles n’arrivent plus à nouer les 2 bouts… les frais de scolarité, les droits d’inscription universitaire sont très chers (3 à 4500 euros), les prix ont doublé, il n’y a pas de caisse maladie ; les familles s’endettent. Sans parler du problème de l’eau particulièrement aigu Notre soutien à prendre en charge une partie de ces frais de scolarité est donc important pour les familles que l’on aide.
Avec le confinement voilà ce que dit Nakleh un de nos filleuls : « Nous allons bien grâce à Dieu, Depuis qu’ils ont découvert le virus à Bethléem. Bethléem est fermé complètement. Nous ne pouvons pas aller à Jérusalem ni même faire le tour de Bethléem. Nous pouvons simplement sortir des maisons pour acheter de la nourriture et des médicaments. C’est comme la France. Ça fait 18 jours comme ça. Et savoir dans toute la ville de Palestine Mais nous sommes bien, nous passons de bons moments en nous écartant. On cuisine et on écoute de la musique. On regarde des films et on fait du jardinage. Je veux que nous passions cette situation, c’est vraiment mauvais ce qui se passe dans le monde entier. Toutes nos prières pour vous et merci beaucoup pour votre message. Chacun de la famille vous dit bonjour. » et Natalia : « …maintenant à Bethléem, nous avons été en quarantaine à cause du virus corona et les écoles et les universités sont fermées, donc j’essaie de revoir ce que j’ai appris auparavant parce que je suis un senior et c’est un gros problème pour moi j’espère que vous allez bien, faites attention et restez sûr. »
Alors notre action pour ces jeunes participe, nous le pensons, à la construction d’un avenir meilleur et plus juste, par l’éducation et l’accompagnement scolaire. Certains, parmi eux, en ont témoigné, maintenant qu’ils ont trouvé un travail, un logement et fondé une famille…
En ce temps de pandémie nos amis de Bethléem, comme tous les territoires occupés, souffrent doublement du confinement, enfermés derrière ce mur de la honte et de l’apartheid, aucune circulation n’est possible. Toutes les écoles sont fermées depuis plusieurs semaines… Plus de touristes et pèlerins à Bethléem. Notre ami prêtre Melkite, Abuna Yacoub, se retrouve seul dans son église et sa paroisse Théotokos.
Alors souhaitons-leur de tout cœur, à tous ces jeunes, que leurs rêves se transforment en réel espoir de jours meilleurs pour eux et leur pays, la Palestine.