Mgr Percerou, évêque de Nantes et M. Rigoulet-Roze, préfet de Région ont tenu à accueillir ensemble les journalistes, le 10 septembre 2024 au matin, sur le chantier de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes afin de faire un point d’étape sur les travaux et annoncer la date prévue de sa réouverture : le 28 septembre 2025. « La fête sera belle quand rouvriront les portes de la cathédrale et qu’en retentiront les cloches » a déclaré l’évêque de Nantes.
Cette date a été choisie pour sa proximité avec le 30 septembre, traditionnelle « fête de la dédicace » de l’édifice (jour où elle a été ouverte au culte pour la première fois). Un « itinéraire spirituel et culturel » de la cathédrale, destiné aux fidèles comme aux visiteurs, sera dévoilé lors de la réouverture.
Cette rencontre avec la presse a été l’occasion pour Mgr Percerou de saluer le travail conjoint mené autour de l’édifice : « Je voudrais ici saluer et remercier la DRAC et tous les services de l’état qui ont œuvré de concert avec le diocèse, dès le lendemain de l’incendie, pour que sans tarder un plan de restauration soit mis en œuvre. Je tiens à souligner la remarquable collaboration entre les services de l’état, la DRAC et les équipes du diocèse chargées de suivre la restauration. Je suis sensible à la qualité de l’écoute mutuelle, à l’accueil des propositions qui peuvent être faites de part et d‘autre. En effet, une restauration d’une telle ampleur doit être l’occasion d’actualiser, d’améliorer bien évidemment la vie des catholiques qui se rassemblent en ce lieu mais également, et de manière tout aussi importante, l’accueil des visiteurs, afin qu’ils découvrent non seulement la richesse patrimoniale et les siècles d’histoire qui se déploient dans la cathédrale mais également le message de ses bâtisseurs et la foi qui les animait. Une foi, là encore, qui se donne à voir dans l’architecture, les œuvres d’art qui y sont exposées et dans les aménagements successifs qui témoignent de la permanence et de la vitalité de la foi chrétienne jusqu’à aujourd’hui. »
Réouverture partielle
L’ensemble de ces travaux est pris en charge et financé par l’État, propriétaire de l’édifice et maître d’ouvrage. 32 M€ seront nécessaires pour la remise en état de la cathédrale. La rénovation de certaines parties du bâtiment, comme le massif occidental et la verrière, ne débuteront qu’en 2025.
Après l’incendie criminel survenu le 18 juillet 2020, la cathédrale a fait l’objet d’importants travaux de dépollution, préalable au chantier de restauration qui a démarré à la fin de l’année 2023. La rénovation du chœur et du bras sud du transept sont en cours. Des travaux d’électricité, de sécurité et d’accessibilité ont également été entrepris à cette occasion. Le tombeau des Ducs de Bretagne qui est en cours de restauration et qui ne sera remonté qu’à partir de l’automne 2025. Mais déjà la base des piliers proches d’un des trois foyers de l’incendie, près de l’orgue de chœur, a été remplacée. Par un travail étonnant de changement des pierres en tiroirs, les équipes ont étayé les piliers au-dessus de la partie endommagée, pour en retirer les pierres noircies et déformées et les remplacer. « Chaque pierre pèse quasiment une tonne. On a profité de la réouverture d’une carrière de granit en Bretagne pour extraire, tailler et remplacer plusieurs pierres. »
Les deux derniers gros chantiers qui nous attendent sont celui des réseaux, c’est-à-dire de l’eau, l’électricité et l’accessibilité ainsi que celui de ce que l’on appelle le massif occidental. » Cette partie, visible depuis le parvis extérieur, et où était notamment installé le grand orgue – détruit à 96%, va demander deux phases de travaux de 14 mois chacune, à partir du printemps prochain.
Le grand orgue et la verrière
L’installation d’un nouveau grand orgue et d’une nouvelle verrière font l’objet d’une concertation et pour l’instant les décisions ne sont pas prises à ce sujet. Le chantier pourrait s’étendre jusqu’en 2027. « Il y a quasiment tout à démonter et remonter, décrypte Philippine Burgaud, ingénieure du patrimoine à la Drac des Pays de la Loire, en montrant les endroits, à l’intérieur et à l’extérieur, où deux grands échafaudages vont se dresser. Et s’il faut changer un grand nombre de pierres de cette façade, c’est parce qu’elles ont été fragilisées par les très hautes températures du feu qui les empêchent aujourd’hui de jouer leur rôle mécanique. Ensuite, il nous faudra remplacer la verrière. »
A l’heure de la réouverture
Une visite commentée des différents points de travaux a permis aux journalistes de prendre la mesure du chantier. Mgr Percerou qui était accompagné du père Michel Leroy, chargé de mission pour le suivi des travaux et du père Sébastien Catrou, nouveau recteur de la cathédrale, n’a pas caché son impatience d’être à l’année prochaine : « Je ne vous cache pas qu’avec les catholiques du diocèse, j’ai hâte de pouvoir retrouver la cathédrale. Elle est traditionnellement le siège de l’évêque (cathédrale vient de cathèdre, ce siège liturgique qui lui est réservé et à partir duquel il préside les grands rassemblements de l’Église diocésaine). La cathédrale est aussi appelée l’Église-mère du diocèse parce qu’elle est le lieu où sont célébrés les moments importants de sa vie. J’ai hâte, également, parce que la cathédrale demeure pour tous, quels qu’ils soient, un repère : un repère de notre histoire commune, un repère de fraternité car, de tradition toujours tenue, l’accueil y est inconditionnel. Et nous avons besoin, aujourd’hui, d’un tel repère ! »
Isabelle Nagard