Alors que le début du mois de novembre nous fait entrer dans l’hiver météorologique et que les jours diminuent rapidement, la fraternité Ste Anne est venue chercher la Lumière dans cette basilique saint Donatien et saint Rogatien, le dimanche 6 novembre 2022. Ce sanctuaire se situe au cœur de notre diocèse ; notre fraternité avait décidé de s’y rendre, suite à une décision prise en pleine clarté estivale…
Genèse de ce projet : C’est au mois de juillet dernier, en conclusion d’une période étonnante durant laquelle la Covid s’était longuement invitée dans la vie sociale et dans la régularité de nos rencontres, que la décision de nous rendre ensemble en démarche de pèlerinage près les reliques des saints patrons de notre diocèse, Donatien et Rogatien, a été prise.
Plusieurs objectifs : redécouverte des lieux, ressourcement, décentration par rapport à nos échanges habituels tels que relecture de mission, échanges sur le climat dans nos paroisses, difficultés de notre Eglise, espoirs exprimés et attentes des gens que nous rencontrons dans ce «ministère du seuil», désir d’avancer dans les services qui nous sont demandés…
Nous avons en quelque sorte ‘déserté’, l’espace d’un dimanche, nos paroisses de référence pour une halte d’amitié et de ressourcement près d’un lieu source à partir duquel la foi s’est grandement diffusée…
La proposition de nous rendre dans la basilique de St Donatien et St Rogatien a émergée d’un commun accord, et nous avons retenu cette idée pour plusieurs raisons :
- La première raison est conjoncturelle puisque c’est en août 2021 que notre nouvel Evêque Mgr Laurent Percerou présidait la réouverture de la basilique après restauration suite à incendie. Et donc à l’instar de nombreux diocésains l’envie de découvrir ou de redécouvrir cette basilique entièrement restaurée était réelle.
- La seconde, plus fondamentale : un désir de mieux connaître les saints patrons du diocèse de Nantes Donatien et Rogatien – peu souvent évoqués dès lors que l’on s’éloigne de la cité des Ducs – et de leur confier dans la prière nos lieux d’actions diaconales, qui commencent déjà pour la plupart d’entre nous au sein du sacrement de mariage, puis dans notre propre famille où nous pouvons expérimenter les tensions entre un appel ecclésial et «les fracas du monde» pour reprendre une belle expression de Bernanos… et bien sûr, dans les services, mouvements et réalités sociales où sont constitués les envois de l’évêque le jour de l’Ordination, missions pouvant être révisées au fil de l’exercice du ministère.
- La troisième raison : vivre une journée ensemble, en fraternité, en dehors des cadres habituels, rejoindre une communauté humaine et d’Eglise qui célèbre le jour du Seigneur, prier ensemble, prier avec elle, et confier dans ce sanctuaire nos missions confiées par notre évêque en célébrant l’Eucharistie.
- Enfin, en cette année diocésaine de prière pour les vocations, avec notre présence à l’autel dans la fonction du service liturgique qui est le nôtre, s’est manifestée la réalité visible d’une symbolique diaconale diocésaine dans une configuration rare : tous à l’autel ! Car c’est très souvent individuellement que nous sommes en visibilité dans l’assemblée dominicale pour présenter au Seigneur les visages d’hommes et de femmes près de qui nous sommes envoyés…
Lors de la réouverture de la Basilique notre évêque Laurent Percerou confiait à la communauté du ‘Chemin neuf’ cette paroisse composée de trois clochers. Il a aussi exprimé ce besoin de renouveau du sanctuaire, demeure des reliques de Donatien et Rogatien, martyrs de notre diocèse.
Il a été intéressant (ce qui est prometteur pour d’autres groupes sans aucun doute), d’expérimenter la montée en charge de la préparation de ce dimanche.
Notre désir, très bien perçu par le Recteur et par le Père Emmanuel, était de ne pas s’imposer mais de nous ‘glisser’ ou mieux de nous ‘incorporer’ dans la liturgie du jour et de nous proposer en serviteurs de la liturgie. Ainsi la procession d’entrée, derrière une bannière de Ste Anne (nom choisi pour notre fraternité), nous a constitués en assemblée montante vers l’Eucharistie, source et sommet de notre foi, et donc de notre agir diaconal…
Sur proposition du Père Emmanuel qui présidait la célébration, nous avons mentionné les différentes paroisses d’où nous venions (ce qui correspond à peu près à un arc géographique de Redon à La Baule) et les missions que nous honorions à savoir :
Fraternité des malades, Action des chrétiens pour la justice, la charité et la solidarité, accompagnement A.C.O., couples en difficultés, Tibériade, Service évangélique des malades, Pastorale du tourisme sur la Presqu’île et animation spirituelle à Kerguenec, accompagnement des mouvements d’Action Catholique, entreprises en difficulté, Fraternité catholique des malades et des handicapés, Officialité interdiocésaine de Rennes (section nantaise).
Belle occasion aussi pour demander à l’assemblée de prier afin que se lèvent des vocations de diacres dans notre église diocésaine !
A la fin de la messe nous étions disponibles pour répondre à quelques questions liées à notre ministère en compagnie de Régis un des deux diacres du sanctuaire, qui nous a alors rejoint.
Après un repas partagé ensemble dans une salle paroissiale, chaque diacre ayant été invité à apporter en signe de remerciement pour l’accueil une bouteille de vin (les diacres ne sont-ils pas veilleurs du service des tables !) nous avons offert à nos hôtes ce qui est le fruit du travail des hommes… dont nous ne doutons pas qu’il sera consommé avec modération.
L’après-midi nous avons pris le temps pour bénéficier d’une visite commentée par le responsable du dépôt diocésain d’objets religieux et du culte, fin connaisseur de la Basilique et de l’histoire de ce lieu. Un temps de prière et de silence dans la crypte de la basilique a précédé les vêpres qui se sont tenues autour de l’autel de la basilique nimbée de lumière automnale.
En fin de journée, nous nous sommes rapprochés du lieu des deux croix du Martyre des deux Enfants nantais. Le dépôt d’une gerbe toute simple, composée de fleurs de jardin, et une prière finale marquaient la conclusion de notre journée amicale, fraternelle et spirituelle.
Bruno Le Floc’h, diacre
NB : Autrefois il était de coutume en Bretagne de venir en pèlerinage ou en visite de sanctuaire en apportant une offrande liée aux « nourritures terrestres »…