Dimanche 18 septembre 2022, la basilique Saint-Donatien accueillait une belle assemblée pour célébrer l’ordination diaconale de Pierre Biehler et Jean-Louis Gomis, tous deux au séminaire Saint-Jean. « C’est une étape décisive vers le ministère de prêtre diocésain que je suis heureux de vivre avec vous tous. Cet évènement contribue à la construction de l’Eglise du Christ » a introduit Mgr Percerou. Des fidèles de tout le diocèse étaient présents, certains venus en car. Il y avait là aussi un groupe de jeunes de l’Ecole de prière du diocèse dont Pierre a été le directeur et Jean-Louis, un des animateurs. Une assemblée joyeuse et chantante, soutenue par le groupe Laetare et la Maîtrise de la cathédrale de Nantes.

L’évangile retenu pour cette célébration se trouve en Saint Matthieu (9, 35-38). Jésus y annonce « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ». Dans son homélie, Mgr Percerou s’est appuyé sur ce modèle qu’est le Christ : partout où il passe il donne à voir les signes du Royaume. Il enseigne, il guérit et s’arrête pour contempler la foule. Et son regard est bouleversé « Il éprouve compassion, émotion profonde, qui s’expriment physiquement ». Jésus est remué jusqu’aux entrailles, devant ces gens abattus, perdus, soumis à la dure loi de l’occupant romain. Cette foule espère désespérément. « Devant la détresse des foules, Jésus ne demande pas l’action, il faut d’abord en toute priorité restaurer le lien personnel et explicite avec Dieu. Changer le monde oui, mais pas selon des plans humains, selon les plans de Dieu… Ensuite, on moissonnera ». « Devant les urgences qui nous prennent parfois aux entrailles, nous savons combien est grande la tentation, parfois, de vouloir bâtir ce royaume de manière trop humaine, selon nos plans à nous ». Relevant que Jésus ne cherche pas ici des semeurs, mais des moissonneurs, Mgr Percerou a rappelé que c’est le Christ lui-même qui sème. L’essentiel est fait par Dieu. « Cela nécessite que nous soyons tous des femmes et des hommes enracinés en Christ, afin d’accomplir, dans la force de l’Esprit, la volonté du Père » … « Nous sommes invités à entrer de bonne grâce et humblement dans le travail de Dieu qui toujours nous précède et de le prendre tellement à cœur que nous soyons toujours à réclamer de l’aide, de nouveaux bras, de nouveaux cœurs de missionnaires ».  

Pierre Biehler s’est exprimé au nom des deux ordinands, pour remercier tous ceux qui avaient jalonné leurs parcours et contribué à la beauté de la célébration. Il a évoqué un appel entendu plusieurs années auparavant, d’un autre séminariste qui avait fait remarquer que la fin de son parcours signifiait qu’il y avait des places disponibles au séminaire, pour de futures vocations. Un clin d’œil qui a sans doute compté dans sa décision d’entrer lui-même au séminaire. En cette « année de l’Appel » dans notre diocèse, la célébration s’est conclue par la prière pour les vocations, avant un chant d’action de grâce : « Pour tes merveilles, je veux chanter ton nom, proclamer combien tu es bon ! ».

Présentation des deux ordonnés

Je m’appelle Jean-Louis Gomis, je suis français né à Dakar (Sénégal) en 1991. J’ai rejoint mon père à Saint-Nazaire à partir du Lycée. Puis, après trois ans d’études en comptabilité à Nantes, je suis entré en propédeutique à Saint- Pern (Bretagne). Ensuite, je suis entré librement au séminaire par l’appel de mon évêque. Tout a commencé par une rencontre qui a bouleversé ma vie. J’avais entre 10 et 12 ans. J’ai vécu une expérience que je qualifierais « d’extraordinaire » pendant la messe. Au moment de l’élévation, j’ai été saisi par un amour unique et débordant qui m’a envahi ; je ne m’étais jamais autant senti aimé de toute ma vie. J’ai fait l’expérience de l’Amour de Dieu. Et au même moment, j’ai murmuré cette phrase : « Un jour, je serai à sa place », celle du prêtre. C’est là qu’est né pour la première fois mon désir de donner ma vie au Seigneur dans la prêtrise et cela ne m’a jamais quitté. Cette rencontre est le point de départ d’un beau cheminement avec le Seigneur : communiquer son amour par les chemins qu’Il me montrera. Confiance et joie m’habitent à l’approche de mon ordination diaconale. L’Amour vaincra !


Je m’appelle Pierre Biehler. Très attaché à notre diocèse, j’y suis né il y a 39 ans. Originaire d’Oudon, je suis l’aîné d’une fratrie de quatre enfants. Ma famille m’a appris le goût de la simplicité, le sens de l’effort, l’attention aux autres et le respect de la Création. Vers l’âge de 10 ans, alors que j’étais servant d’autel, la question de devenir prêtre s’est posée à moi. Mes engagements paroissiaux (organiste, préparation à la Confirmation…) et mon métier de professeur des écoles et directeur dans  l’Enseignement catholique m’ont permis de grandir humainement et spirituellement. « Là où Jésus passait, il faisait le bien » (Ac 10,38). Comme diacre, je désire continuer à mettre mes pas dans ceux de Jésus, à être davantage son disciple et, à sa suite, donner ma vie pour faire le bien en son nom.

Article paru dans la revue ELA n°128 -septembre 2022