Ce 1er novembre 2022, solennité de la Toussaint, j’ai signé ma première Lettre pastorale aux diocésains de Nantes. Celle-ci est intitulée « Dans la joie que donne l’Esprit ».

Après deux années comme pasteur de notre diocèse, je voudrais que vous receviez cette lettre comme un cadeau, comme un « merci »: merci pour le bel accueil que vous m’avez fait et pour tout ce qui a été réalisé par bon nombre d’entre vous pour que je me sente rapidement « chez moi » en Loire-Atlantique.

Au-delà de ce «merci», je voudrais, par cette lettre, vous partager le regard que je porte sur notre diocèse. C’est le regard d’un «accouru» qui s’émerveille de son dynamisme et apprend à être le pasteur d’une Église riche de son histoire et très diverse tant par ses réalités géographiques que pastorales… Une question court tout au long de la lettre : comment faire communier toute cette diversité pour qu’elle soit notre force ? Et vous y découvrirez la parabole du kaléidoscope qui nous donne quelques clés pour répondre…
Mais partager un regard ne suffit pas… Il est nécessaire d’ouvrir pour notre diocèse quelques pistes d’avenir, quelques chemins à défricher pour proposer à frais nouveaux l’Évangile à nos frères et sœurs de Loire-Atlantique. Vous les découvrirez dans la troisième partie de la lettre. La première de ces pistes conditionne toutes les autres : Comme nous y invitait le saint Pape Paul VI à la sortie du Concile, que notre Église se fasse «conversation». Qu’est-ce à dire ? C’est très simple mais en même temps très exigeant : il s’agit, pour l’Église et donc pour chacun de nous, de savoir accueillir, écouter, aimer ce monde tel qu’il est, avec ses ombres et ses lumières, pour lui annoncer un Évangile de Salut capable de convertir les cœurs.

Et ce n’est pas un hasard si cette lettre est promulguée le jour de la solennité de la Toussaint. En cette solennité, nous contemplons la foule immense des saints, connus et inconnus. Nous prenons alors conscience que nous ne sommes pas seuls sur les chemins de la mission. Des frères et des sœurs en Christ nous ont précédés, il y a eu des témoins de la foi avant nous et il y en aura après nous… Et quand nous parcourons la vie de ceux qui partagent aujourd’hui la gloire de Dieu, nous voyons combien ils étaient toujours au cœur des combats de la vie des hommes et des femmes de leur temps, soucieux de leur faire goûter l’Évangile comme une Bonne Nouvelle, comme le Christ lui-même l’avait fait. Soyons en certains, du haut du ciel, ils prient pour nous, ils nous encouragent, ils nous accompagnent sur ces chemins de la mission que nous empruntons à leur suite. C’est cela la communion des saints.

Alors que cette Lettre pastorale nous procure « la joie que donne l’Esprit » ! Puisse-t-elle nous aider à discerner ce qu’il convient de mettre en œuvre pour rejoindre nos contemporains et leur annoncer le salut.
Belle fête de Toussaint !

Mgr Laurent Percerou,
Évêque de Nantes
Éditorial paru dans ELA n° 130 – novembre 2022

 

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Outils d’appropriation de la Lettre pastorale

En promulguant sa première Lettre pastorale pour le diocèse de Nantes, ce 1er novembre 2022, Mgr Percerou invite l’ensemble du diocèse à s’en emparer. Non seulement pour la parcourir mais pour qu’elle soit un outil de réflexion propre à inspirer de nouveaux chemins pour la mission. Voici quelques mots-clés pour une première découverte.

Une Église « en sortie »

Dès l’introduction, l’évêque de Nantes relit son installation, sur le parvis de la cathédrale, comme le signe d’une impérieuse nécessité pour l’Église de se tenir sur le Parvis, « non pas bien protégée derrière ses hauts murs mais en plein monde, afin de témoigner de sa joie et de son espérance. Nous avons été touchés par les regards des badauds croisés lors de la procession d’entrée, par ces familles massées sur les balcons de la place Saint-Pierre, par les rires de la fête foraine qui se déroulait derrière la cathédrale… »
Le diocèse, tel un kaléidoscope, que le Robert définit comme « un petit tube dont le fond est occupé par des fragments mobiles de verre colorié qui, en se réfléchissant sur un jeu de miroirs, y produisent d’infinies combinaisons de motifs symétriques », est une image parlante de la vitalité de la Loire-Atlantique. « Je compare volontiers ce dernier (le diocèse de Nantes) à un kaléidoscope, tant il est constitué d’une grande variété de réalités humaines qui, mises ensemble, lui donnent toute sa force et son dynamisme. »

Une église « conversation »

L’introduction à la troisième partie fait le lien avec cette notion de conversation qui est une chance à saisir : « Dans une conversation,
il y a échange : si l’Église offre au monde ce qu’il ne peut se donner, elle doit réaliser qu’elle se reçoit de lui. Les progrès culturels, scientifiques, sociaux, économiques, sous certains aspects, permettent à l’Église une meilleure compréhension de son propre message
et l’aident même à le transmettre dans un certain nombre de domaines. »

Une église en conversion

« Si notre diocèse bouillonne de vie et d’initiatives missionnaires, il ne faut pas éluder ses fragilités. » Pour y parvenir, une conversion personnelle et communautaire est nécessaire. «Je voudrais énumérer ici quelques défis » :

  1. Le service de la vie,
  2. La communion entre tous,
  3. La solidarité entre les diverses réalités pastorales,
  4. La synodalité,
  5. L’accompagnement des jeunes et des familles,
  6. L’appel aux vocations,
  7. L’ajustement de notre vie en Église.

Le document de 60 pages va être distribué dans l’ensemble des paroisses, les communautés religieuses, les mouvements, aumôneries et établissements catholiques d’ici la mi-novembre. Des propositions de lecture personnelle et communautaire, plusieurs infographies et de courtes vidéos sont disponibles pour une lecture active de cette Lettre pastorale.