Ils se réunissent régulièrement après la messe du dimanche à l’église Saint-François d’Assise, sur la paroisse Sainte-Catherine-du-Petit-Port à Nantes. Une trentaine de jeunes étrangers participent de manière joyeuse et chantante à la vie ordinaire de la paroisse et puisent dans ces rendez-vous réguliers la force nécessaire pour vivre des années étudiantes bien loin de leurs familles, leurs racines et leur culture. Actuellement le groupe prépare un concert afin de financer le voyage de 24 d’entre eux à Rome cet été pour participer au jubilé des jeunes. Une formidable occasion de partager leur foi, un rendez-vous qu’ils ne veulent pas manquer !

L'affichePouvez-vous nous parler de votre groupe ? Comment est-il constitué ?
Les étudiants (Emérence, Sandy, Emma, Yann, Félix…) : Bien sûr ! Notre groupe est composé d’une trentaine de jeunes venant de partout dans le monde. Nous avons des membres d’origine africaine : Ivoiriens, Camerounais, Malgaches, Togolais, Béninois, Guinéens, Sénégalais, ainsi que des Réunionnais. Cette diversité est une vraie richesse et contribue à la promotion de notre groupe, renforce notre cohésion. Nous sommes répartis en plusieurs pupitres : soprano, alto, ténor et basse. Chaque dimanche, nous nous retrouvons pour chanter ensemble, et nous le faisons avec joie, dans un esprit de partage et de prière.

Justement, pour beaucoup, chanter, c’est prier deux fois. Est-ce une dimension importante pour vous ?
Oui, bien sûr ! Le chant est une forme de prière très puissante. Mais au-delà des paroles et de la mélodie, ce qui compte, c’est que cela vienne du cœur. Que l’on chante avec foi et sincérité.

Avez-vous tous chanté dans une chorale avant de rejoindre celle-ci ?
Pas forcément. Certains d’entre nous faisaient déjà partie de chorales dans leur pays d’origine, mais d’autres ont découvert le chant en rejoignant cette paroisse. Une animatrice liturgique de la paroisse nous accompagne ici, et nous nous formons entre nous, ce qui rend l’apprentissage fluide et agréable.

Cela vous conduit à animer aussi des messes dans la paroisse ?
Oui, nous avons parfois l’occasion d’animer des messes. Certaines célébrations sont particulièrement importantes pour nous, comme l’Épiphanie, le vendredi saint, Pâques, la Pentecôte, ou encore des baptêmes et mariages. Parfois, certains d’entre nous animent des messes dans d’autres paroisses et sollicitent des membres pour les accompagner.

Vous préparez aussi un concert prochainement. Pouvez-vous nous en parler ?
Oui, nous préparons un grand concert pour le 14 juin ! Ce concert est essentiel pour nous car cela nous permet de partager notre culture à travers des chants en plusieurs langues africaines. C’est aussi une manière de récolter des fonds pour les jeunes qui vont partir au jubilé des jeunes à Rome cet été.

Justement, serez-vous nombreux à partir ? Que représente ce voyage ?
Nous serons environ 24 étudiants. Pour nous, ce jubilé à Rome est une occasion unique d’approfondir notre foi, de rencontrer d’autres jeunes croyants et de visiter des lieux emblématiques comme la Basilique Saint-Pierre et le Vatican. Cela nous permettra aussi de rencontrer le nouveau Pape ! Le jubilé est un événement spécial qui n’a lieu que tous les 25 ans, donc c’est une opportunité à saisir.

Votre expérience à la paroisse Sainte-Catherine-du-Petit-Port ne se limite pas au chant. Qu’est-ce que l’aumônerie vous apporte ?
L’aumônerie nous aide à nous rassembler entre jeunes, à partager notre foi et nos expériences. Beaucoup d’entre nous sont des étudiants étrangers et n’ont pas de famille en France. Être ici, dans cette paroisse, crée un véritable sentiment de famille. Cela nous donne du réconfort, de la force et nous permet de ne pas nous sentir seuls.

Ce groupe est donc bien plus qu’une simple chorale ?
Tout à fait ! En plus du chant, on partage de vrais moments d’amitié et de soutien. Après une semaine parfois fatigante, se retrouver, chanter, rire et partager un repas ensemble nous redonne de l’énergie et du courage pour la semaine suivante.

Vous avez parlé de vos pays d’origine. Avez-vous souvent l’occasion d’y retourner ?
Cela dépend de chacun… Certains n’ont pas pu rentrer chez eux depuis plusieurs années, soit par manque de moyens, soit en raison de la situation dans leur pays. Par exemple, au Congo, il y a des conflits qui rendent le retour compliqué. Mais l’envie de retrouver nos familles et nos amis est bien présente.

Propos recueillis par Isabelle Nagard