Le dimanche 20 juin, en l’église Sainte- Thérèse de Nantes, Pierre-Emmanuel Bouchaud et Benoît de Vasselot seront ordonnés diacres en vue du ministère presbytéral et nous devrions, dans les mois qui viennent et si Dieu le veut, accueillir de nouveaux diacres permanents pour le service de notre Église diocésaine. Diacres en vue du ministère presbytéral ou diacres permanents, c’est le même ministère qu’ils exerceront. N’oublions d’ailleurs pas que les prêtres et les évêques demeurent diacres, l’ordination sacerdotale ou épiscopale n’efface pas la diaconale !
Qu’est-ce qu’un ministère ordonné et quelle est la spécificité du ministère diaconal ?
Au sein de l’Église, vivant du baptême, de la confirmation et de l’Eucharistie, quelques-uns sont ordonnés évêques, prêtres et diacres. Ils révèlent à l’Église son identité profonde en manifestant que l’Église se reçoit de Dieu par le Christ dans l’Esprit-Saint. Participant au ministère apostolique, l’évêque avec les prêtres et les diacres représentent sacramentellement le Christ à la fois Pasteur et Serviteur qui prend soin de son peuple et le guide. Si l’évêque et les prêtres signifient plus spécifiquement le Christ Pasteur qui conduit, guide et rassemble le Peuple de Dieu, les diacres signifient plus spécifiquement le Christ Serviteur « de ces petits qui sont ses frères ». De cette manière, ils aident l’Église à être visage du Christ qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir, Lui qui est venu d’abord pour les pauvres, les malades et les petits.
Les diacres dans notre diocèse
70 diacres permanents ont été ordonnés pour le service du diocèse et quelques-uns cheminent vers l’ordination. Répartis dans toutes les zones pastorales, leurs nominations sont diverses : pastorale du baptême, du mariage, du deuil, des familles, catéchuménat des adultes, aumônerie des prisons, présence auprès des migrants, des jeunes en difficulté, présence dans les équipes de la Mission Ouvrière…. Certains remplissent des missions au service du diocèse. Ils se retrouvent en petites fraternités pour prier et s’encourager dans leur ministère. Leurs épouses, qui ont discerné avec eux et les ont accompagnés dans leur formation, sont un appui essentiel dans l’exercice de leur mission. Mariés ou célibataires, pères de famille et parfois grands-pères, engagés professionnellement, parfois actifs dans des associations, dans la vie de la cité… ils sont un signe d’Église pour nos contemporains qu’ils côtoient dans tous ces lieux. Dans les communautés chrétiennes, ils donnent visage à des aspects essentiels de la mission : le service de la Parole, la préoccupation des plus démunis, le souci de ceux qui sont aux frontières de l’Église.
Pour une Église tout entière diaconale !
Ces ordinations diaconales sont un motif d’action de grâce : Dieu ne nous oublie pas et il suscite parmi nous les ministres dont elle a besoin pour annoncer l’Évangile et manifester la vie du Christ ressuscité. Mais elles doivent constituer un appel fort : si des diacres sont à l’oeuvre dans notre Église diocésaine, c’est pour qu’elle soit tout entière diaconale. Nous sommes le corps du Christ et nous sommes appelés, à sa suite, à prendre le tablier du serviteur afin de manifester sa proximité aux côtés de tous ceux qui peinent et qui cherchent, aux côtés de ceux qui demandent à être accompagnés sur le chemin de la rencontre de Dieu…
Relisant récemment Fratelli Tutti, la dernière encyclique du Pape François, je me disais qu’elle était un bel horizon pour nos frères diacres et donc pour une Église diocésaine tout entière diaconale : “ Fratelli tutti ”, écrivait saint François d’Assise, en s’adressant à tous ses frères et sœurs, pour leur proposer un mode de vie au goût de l’Évangile. Parmi ses conseils, je voudrais en souligner un par lequel il invite à un amour qui surmonte les barrières de la géographie et de l’espace. Il déclare heureux celui qui aime l’autre “ qu’il soit loin ou près de lui ”. En quelques mots simples, il exprime l’essentiel d’une fraternité ouverte qui permet de reconnaître, de valoriser et d’aimer chaque personne indépendamment de la proximité physique, peu importe où elle est née et où habite. Ce Saint de l’amour fraternel, de la simplicité et de la joie (…) qui se sentait frère du soleil, de la mer et du vent, se savait encore davantage uni à ceux qui étaient de sa propre chair. Il a semé la paix partout et côtoyé les pauvres, les abandonnés, les malades, les marginalisés, les derniers. » (Fratelli Tutti, 1 et 2).
Mgr Laurent PERCEROU
Évêque de Nantes
paru dans ELA n° 115 – juin 2021