Nous voilà entrés dans le temps de l’Avent et, cette année, il ne ressemble à aucun autre ! Nous sommes impactés par une pandémie qui n’en finit pas. Elle nous oblige à mettre en œuvre des mesures sanitaires, aux lourdes conséquences économiques et sociales, qui restreignent nos libertés. Notre pays, notre Église, ont été frappés par des attentats islamistes qui suscitent de l’inquiétude, de la peur et de la méfiance… Aussi, dans cette société fragilisée, il n’est pas facile d’éprouver cette joie si particulière qui habite habituellement ces quelques semaines de préparation aux fêtes de Noël.
Ce contexte grave nécessite, je crois, de revenir à l’essentiel. À quoi sommes-nous invités en ce temps de l’Avent ? Sinon à nous préparer à accueillir ce Dieu qui, en Jésus, se fait homme au milieu des hommes pour nous emmener avec lui sur le chemin de l’amour qui est, nous dit l’Écriture, le seul chemin capable de nous conduire au Salut.
Ainsi, saint Jean, dans sa première lettre, nous explique ce qu’est le mystère de Noël auquel nous nous préparons en ces jours : « Voici comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés. » (1 Jean 4, 9-10). Le pape Benoît XVI, s’appuyant sur ces versets de saint Jean, écrivait : « Dans sa mort sur la croix s’accomplit le retournement de Dieu contre lui-même, dans lequel il se donne pour relever l’homme et le sauver – tel est l’amour dans sa forme la plus radicale. » (Encyclique Deus Caritas est, 12).
Dieu, en Jésus, se donne : il vient partager notre vie mais, plus encore, il nous donne la sienne afin que, par elle, nous soyons libérés du péché et de la mort. À Noël, l’épreuve de la croix et le cri joyeux des apôtres annonçant la résurrection ne sont donc pas si loin !
Sans doute nous faut-il vivre cet Avent et ces fêtes de Noël dans la dynamique pascale, comme la venue de l’aurore dans l’obscurité des épreuves que traversent notre société et notre monde. Nous sommes de ces « veilleurs qui guettent l’aurore » dont parle le psaume 129, une aurore qui n’est autre que le Seigneur Dieu et « près de qui est l’amour ». Guetter l’aurore, ce sera donc déjà manifester que l’espérance est là, à portée de mains et que, malgré la nuit, déjà se donne à voir une clarté naissante. Pour cela, je me permets de vous lancer quelques appels pour ce temps de l’Avent.
Avant tout, si nous voulons manifester la lumière de l’amour de Dieu, prenons encore plus de temps pour nous mettre à l’écoute du Seigneur dans la prière personnelle et familiale, la méditation de sa Parole… Accueillons avec joie son pardon dans le sacrement de la Réconciliation et profitons pleinement des propositions spirituelles mises en œuvre dans nos paroisses, services et mouvements d’Église.
Je vous invite également à rendre grâce pour tous ces gestes de fraternité qui apportent du réconfort et de la joie aux personnes impactées par la pandémie : malades, personnes âgées, personnel soignant et tous ceux qui souffrent des retombées économiques du confinement…
Enfin, alors que notre pays, et bien d’autres avec lui, essaie de vaincre la pandémie et que des plaintes, des peurs et des colères s’expriment, y compris dans nos communautés chrétiennes, je vous invite à être artisans de paix et de dialogue. Manifestons par nos paroles et nos actes ce Dieu-Amour que nous accueillerons dans la nuit de Noël.
Je vous souhaite un bel Avent, rayonnant de l’amour de notre Dieu. Qu’il soit ouvert à Dieu et aux frères et qu’il creuse en nous le désir d’accueillir le Christ, la Lumière du monde.
Mgr Laurent PERCEROU
Évêque de Nantes
paru dans ELA n° 109 – décembre 2020
MERCI !
Merci à Mgr Percerou et à tous nos prêtres pour leur accompagnement et leur dévouement sans faille lors de ce second confinement : vous avez tout fait pour que nous puissions continuer à vivre une vie eucharistique en communauté, yc en utilisant des médias pour palier l’impossibilité de se retrouver physiquement dans nos églises. Nous vous sommes vraiment très reconnaissants, et touchés.