« En cette époque incertaine, plus que jamais, « Nostra Aetate est une boussole d’espérance »
Cette année, nous fêtons le 60ème anniversaire de la déclaration conciliaire Nostra Aetate. A cette occasion, la Conférence des évêques de France publie un « Document Épiscopat » consacré au dialogue de l‘Église catholique avec les religions non-chrétiennes. Dans sa très belle préface, le cardinal Jean-Marc Aveline souligne combien cette déclaration demeure « une boussole d’espérance » et interroge :« avons-nous assez conscience de l’importance de la relation judéo-chrétienne comme base de tout travail interreligieux ? ». L’archevêque de Marseille conclut en invitant à prendre connaissance de ce Documents Épiscopat qui « constituera une aide précieuse pour nous encourager à relire cette déclaration et, avec elle, tant d’autres textes du Concile qui sont autant de trésors stimulants pour la mission de l’Église aujourd’hui ». Une mission qui, sans céder au relativisme ou au syncrétisme, se situe dans une attitude dialogale et fraternelle. Voilà un précieux outil à se procurer, à partager et à utiliser tous ces prochains mois.
« Négocier des cadavres d’enfants kidnappés, acmé du sadisme terroriste »
La semaine passée, nous étions bouleversés devant les images abjectes de la restitution des corps de Ariel et Kfir Bibas et celui, supposé, de leur mère. Abjectes car cette séquence ne fut pas organisée dans la discrétion et le recueillement que réclamait un tel funèbre événement, mais dans le cadre d’une mise en scène orchestrée, filmée et diffusée par le Hamas.
Redisons-le, tout un chacun ne peut que souhaiter, ardemment, que le cessez le feu perdure et qu’ainsi des vies humaines, israéliennes et palestiniennes, soient épargnées. Toutes les provocations, d’où qu’elles proviennent, doivent être dénoncées et il convient, avec le Saint-Siège, d’exiger le respect du droit international. Cependant, ne pas qualifier de mouvements terroristes le Hamas et les autres groupes armés, qui sont à l’origine des attaques et des prises d’otages du 7 octobre 2023, est une faute morale. Ne pas réagir, ne pas condamner, c’est cautionner l’affaissement, par l’image, du respect dû à toute personne humaine, c’est accepter que l’acmé du sadisme terroriste devienne une possible posture dans les négociations internationales et, in fine, c’est valider les mots de Robespierre qui considérait que « la terreur est une émanation de la vertu ».
Père Christophe Le Sourt, directeur du SNRJ de la CEF